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22/04/2011
Lucem ferre
YEAR OF THE GOAT
 
Encore un groupe qui est clairement affilié au Hard Rock et au Heavy Metal tels qu’ils furent conçus dans les années 70 et la première partie des années 80. Avec ce mini CD quatre titres, YEAR OF THE GOAT se place dans le sillage de DEVIL’S BLOOD : même clarté dans les propos, mêmes références au passé, même imagerie occulte.

Pour ceux qui n’ont pas connu ces époques bénies et qui baignent dans les productions archi agressives et surproduites actuelles, le choc peut être rude. Chez YEAR OF THE GOAT, l’énergie repose moins sur des riffs atomiques ou des rythmiques systématiquement emballées et surgonflées. Non, c’est bel et bien la section rythmique qui donne les impulsions, notamment parce que la basse vient littéralement se greffer sur le jeu de batterie. Les fondations ainsi solidement posées, la guitare peut s’ébattre plus librement, profitant des espaces laissés libres pour balancer des parties lead absolument mélodiques et gavées de feeling, qui relèvent de l’école Michael SCHENKER ou Randy RHOADS pour donner une indication. Le chant est plutôt calme, posé, mélodique, soutenu par des choeurs intelligents, voire quelques claviers subtils.

Le résultat est absolument délectable sur Of Darkness, mélodiquement envoûtant. L’intensité monte d’un cran avec Vermillion Clouds, aux riffs plus tranchants, parcouru de part en part par une rythmique très mobile. Composée à l’origine - 1969 - par le groupe SAM GOPAL (avec un certain Lemmy à la guitare !), Dark Lord envoie également du bois en introduction, avant d’offrir un visage plus nuancé quoique discrètement menaçant sur les couplets ; le chant se fait nettement plus âpre et puissant par moments et c’est heureux. Le dernier titre, Lucem Ferre, est relativement court, essentiellement aérien, voire psychédélique sur les bords et sert en quelque sorte d’outro envapée.

Au total, YEAR OF THE GOAT a plutôt réussi son affaire. Tout juste pourra-t-on faire remarquer qu’une approche plus musclée sur certains passages ne saurait nuire et renforcerait même les contrastes avec la part foncièrement mélodique du groupe. Ceux qui ont apprécié DEVIL’S BLOOD apprécieront ce cousin talentueux, de même que ceux qui s’enthousiasmèrent en des temps nettement plus lointains pour WITCHFYNDE et autres formations brumeuses de la NWOBHM.
Alain
Date de publication : vendredi 22 avril 2011