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10/09/2011
R€volu$ion
NEMO
 
Ça fait quelques temps que j’entends parler de NEMO et que je souhaite écouter sa musique. Seulement, quand tu fais des recherches sur internet, des NEMO , il en sort des centaines. Et trouver LE bon groupe de rock, tu peux te brosser, Martine ! Jusqu’à la sortie de ce R€volu$ion, dernier album de la formation originaire de Haute Loire, et une pub dans un magazine qui m’oriente vers le website du groupe. Je contacte Jean-Pierre LOUVETON (guitare et chant) qui me répond dans la foulée ne pas connaitre metal-integral.com (ouh ! la honte !) et m’envoie illico (je l'en remercie, au passage) R€volu$ion, le dernier album de NEMO, le groupe.

Heureux comme un poisson dans l’eau (pardon, Capitaine, mais ces deux là, je ne pouvais pas passer à côté…) je glisse l’album dans un lecteur adapté afin de pouvoir, enfin !, faire connaissance avec la musique du quatuor composé, outre JP, du bassiste Lionel B. Guichard, du batteur Jean-Baptiste Iter et du clavieriste Guillaume Fontaine.

R€volu$ion est le septième album de NEMO (plus un live et une compilation double CD+DVD), qui existe depuis plus de dix ans. L’album démarre par un instrumental aérien, prélude aux rythme jazzy qui introduisent Je Suis Un Objet. Puis, de furieuses guitares font leur entrée au moment du refrain, apportant la lourdeur et l’efficacité qu’on espère dans le Metal. Seulement, NEMO n’est pas un groupe de Metal, c’est un groupe de Rock progressif. Les musiciens ont grandi bercés par LED ZEPPELIN ou RUSH (pour les plus Hard) ou PINK FLOYD, et, d'évidence, leur éducation musicale inclut également du jazz et du blues.

Tout ici est le reflet d’une passion sans limite pour la musique, toute la musique. Passant sans difficulté de la détermination du morceau titre à la douceur d’ambiances champêtres (l’instrumental Aux Portes Du Paradis) ou à quelque chose de plus intriguant (le lent Seul dans la Foule) ou pop (Chien En Laisse, sa construction étonnante et ses mélodies vocales qui me rappellent parfois TRYO), NEMO part explorer divers paysage musicaux. Ce titre est celui qui me laisse le plus… mmh, comment dire ? Pensif. Voire distant.Tout y est réfléchi, intellectualisé, dans un esprit propre au jazz fusion - le genre avec lequel je n'ai jamais, mais vraiment jamais, accroché - et ne me touche guère.
Le gros morceau de l’album vient ensuite : Loin Des Yeux est une longue pièce en 5 parties qui totalisent près de 25’. Une oeuvre lourde, rapide, qui flirte par instant avec le Metal Symphonique et qui alterne avec des passages plus légers. Il s’agit en réalité des parties 8 à 12 de Barbares, tiré du précédent album (Barbares, 2009), qui forment à elles seules un ensemble impressionnant complet et riche, alternant lenteur et cavalcades de guitares. Pourquoi avoir scindé cette œuvre en deux, et pourquoi les proposer sur deux albums différents ?
NEMO termine cet album avec Note Pour Plus Tard, melting pot parfaitement organisé de tout ce qui fait NEMO : une longue introduction instrumentale (le chant n’arrive qu’après 2’40), puis une alternance de temps calmes et rapides.

R€volu$ion est l’œuvre d’une formation stable, dont les membres, complices musicaux évidents, se comprennent mutuellement, chacun maitrisant, c’est heureux, à ce niveau de carrière, parfaitement son instrument. La seule difficulté que je rencontre (hormis le titre mentionné plus haut) réside dans le chant (et certaines paroles d’une naïveté parfois déstabilisante, parfois d'une platitude ridicule... l'importance des textes dans notre langue n'est pourtant plus à démontrer) de Jean-Pierre LOUVETON qui, selon moi, manque de profondeur et de gravité. Peut-être est-elle mixée trop en avant, sans doute ne suis-je tout simplement pas réceptif à ce type de voix… Cela reste un détail au regard des incontestables réussites de ce disque riche.


metalmp
Date de publication : samedi 10 septembre 2011