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23/10/2011
Flow
JOHNFISH SPARKLE
 
Avec leur deuxième album, les Italiens de JOHNFISH SPARKLE Remettent au goût du jour le power trio tel qu’il fut en vogue à la fin des années 60 et au tout début des années 70, soit l’époque où le Hard Rock était encore dans ses couches et où CREAM ou Jimi HENDRIX EXPERIENCE représentaient l’avenir d’un Rock à peine remis du grand bain psychédélique (l’excellente illustration en témoigne !). JOHNFISH SPARKLE tente de reprendre à son compte l’énergie, le sens de la mélodie et le panache de ces formations, tout en garantissant un format moins aventureux, des compositions plus concises et une production moderne, puissante et claire, finalement très classic rock.

A l’écoute de ce Flow, la référence qui s’impose néanmoins est celle, décidément de plus en plus incontournable de LED ZEPPELIN. Non pas que JOHNFISH SPARKLE n’en propose un décalque mais on sent par exemple que l’attelage rythmique – Dave PERILLI à la basse et Rob GASOLINE aux fûts - a beaucoup appris de la complémentarité développée par sa mythique homologue : même puissance, même mobilité, même manière d’appuyer les riffs. De son côté, le guitariste Al SERRA pratique le même art du riff tordu, même s’il ne possède ni l’âpreté des premiers albums de LED ZEPPELIN, ni la maestria totale du sieur Jimmy PAGE. Le titre Downhill Blues est – vous l’aurez deviné – un Blues brumeux et tragique comme l’était Since I’ve Been Loving You ; de même que l’excellent instrumental acoustique Gaudi’s Run fait ici office de Black Mountain Side, en version country folk. Cet hommage s’avère fort plaisant et pourrait même intéresser les fans de grandes formations également redevables à LED ZEP, notamment SOUNDGARDEN.

L’unique mais important défaut de JOHNFISH SPARKLE réside dans le chant du guitariste émérite Al SERRA qui ne parvient pas à développer des vocalises suffisamment puissantes et percutantes, bref marquantes, pour emballer le tout. On sent le gaillard appliqué, plein de bonne volonté à défaut de posséder le souffle nécessaire. On entend même très souvent un phrasé un peu handicapé par une prononciation assez scolaire et appliquée de l’anglais. Ce défaut risque de cantonner le trio aux rangs des formations assez secondaires dans la vague revival actuelle. Dommage car l’instrumentation est plus qu’agréable.
Alain
Date de publication : dimanche 23 octobre 2011