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06/08/2012
Blacklands
CASTLE
 
Après ses débuts en 2011 (avec l’album In Witch Order), le trio américain CASTLE remet le couvert avec Blacklands. On notera d’entrée de jeu un goût pour les illustrations intriguantes. Mais c’est bien entendu dans le domaine musical que l’on attend le groupe pour une évaluation finalement difficile à effectuer.

En effet, CASTLE a mis au point une formule à la fois relativement personnelle et encore trop insuffisante. Explications. Epaisse, très puissante sans être gratuitement brutale, l’instrumentation repose principalement sur des riffs secs appuyés sur des lignes de basse énormes, la batterie intraitable mais très volubile se chargeant à la fois de tenir la baraque et d’ajouter des couleurs. Il s’agit d’une architecture typique des power trios de la fin des années 60. Pour autant, CASTLE ne sonne pas comme un de ces innombrables combos pris d’un revival 60’s ou 70’s. Tout juste les riffs de Mat DAVIS évoquent-ils l’âpreté du Metal au début des années 80 et la section rythmique émergerait sans problème dans les meilleures formations de Stoner Rock. Cerise sur le gâteau, le chant est âprement assuré par la bassiste Elizabeth BLACKWELL, dans un registre assez proche du feulement de fauve.

D’où vient alors ce sentiment persistant de légère lassitude qui s’installe au fil des morceaux ? Peut-être d’un manque de variété dans le son, pourtant puissamment mis en oeuvre par Billy ANDERSON (HIGH ON FIRE, CATHEDRAL, NEUROSIS, EYEHATEGOD, SLEEP et quantité d’autres). Plus sûrement, CASTLE gagnerait à fignoler davantage ses compositions, en creusant les arrangements, ainsi qu’à varier l’interprétation, principalement le chant, (parfois presque atone).

Espérons une vraie bonne surprise pour le troisième album.
Alain
Date de publication : lundi 6 août 2012