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02/09/2012
Tokyo jukebox 2 / bad d.n.a.
Marty FRIEDMAN
 
Inutile de présenter Marty FRIEDMAN, artificier de MEGADETH. En 2012, c’est en solo qu’il a choisi de s’exprimer, au moyen d’un double album instrumental, Tokyo Jukebox 2 / Bad D.N.A. Le premier volet fait naturellement suite à Tokyo Jukebox (2010), dont il reprend le concept, à savoir un recueil de reprises de standards Pop japonais. Ce choix, certes éloigné du Metal, se révèle pourtant fort logique de la part d’un guitar hero amoureux du pays du Soleil Levant, où il s’est établi et dont il parle la langue. La seconde partie du disque, Bad D.N.A., ne constitue ni plus ni moins que l’œuvre du même nom parue en 2010.

Le premier contact avec le nouvel opus, intitulé Yeah! Meccha Holiday, s’avère plutôt favorable, le morceau débutant par des guitares efficaces et fluides. Marty FRIEDMAN interprète des parties parfois résolument nippones – l’intro de Canon A La Koto – et régulièrement entêtantes - Toire No Kamisama. Cependant, l’écoute intégrale de Tokyo Jukebox 2 m’a fait déchanter. Sur certains extraits (Nada Sousou), ses réelles qualités n’apparaissent qu’épisodiquement, les traits inspirés devenant des fulgurances. A vrai dire, ces réinterprétations de tubes souffrent de l’absence de chanteur : malgré tout son talent, le shredder ne remplit pas autant l’espace qu’y parviendrait un vocaliste.

Avec Butterfly, Marty FRIEDMAN propose même un moment véritablement embarrassant. Un titre lancinant n’est pas nécessairement réussi : ce constat s’impose particulièrement ici, s’agissant d’un morceau devant lequel il est bien difficile de garder son sérieux. Je me suis retrouvé hanté par une parodie de chanson d’anniversaire… De manière générale, Tokyo Jukebox 2 laisse donc une impression mitigée.

Heureusement, dès que débute Bad D.N.A., le musicien se montre bien plus à son avantage. Dans son environnement naturel, il peut laisser libre cours à sa virtuosité, qui éclate en de multiples occasions, en particulier sur l’excellent morceau-titre. Par ailleurs, Specimen offre un pont d’inspiration Grunge / Neo Metal qui n’a rien pour me déplaire. En fin d’album, on peut donc se réconcilier avec Marty, mais une réserve subsiste. Lors de Time To Say Goodbye, il effectue un emprunt au fameux Con Te Partiro d’Andrea BOCELLI, ce qui semble, au premier abord, une excellente idée. Si seulement il n’avait pas ajouté cette boîte à rythmes assez grotesque… L’indiscutable faute de goût ne doit cependant pas conduire à disqualifier Bad D.N.A. Ce dernier atténue grandement la déception provoquée par Tokyo Jukebox 2, qui ne restera pas dans les annales.
Chouman
Date de publication : dimanche 2 septembre 2012