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19/09/2012
Don’t hear it... fear it !
ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL
 
Tout, de l’invraisemblable photographie de couverture au look des musiciens, en passant évidemment par la musique, absolument tout donne à croire qu’il s’agit-là d’une réédition d’un album perdu d’un groupe oscur des années 70. Pas étonnant que ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL (du nom d’un amiral anglais du 17ème siècle) ait atterri sur le label de ce timbré de Lee DORRIAN (CATHEDRAL) !

ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL invoque les manes du Rock sauvagement électrique des 70’s : BUDGIE, GROUNDHOGS, DEVIANTS, PINK FAIRIES, HAWKWIND (les délires électroniques en moins), AMBOY DUKES, les débuts de MOTÖRHEAD... La formation en trio conduit inévitablement chaque musicien à être sur tous les fronts afin de ne pas laisser l’intensité retomber. Le bassiste joue en lead, avec un son énorme et gras, comme les maîtres que furent Jack BRUCE (CREAM) ou Felix PAPPALARDI (MOUNTAIN). Le batteur mouline ses toms et ses cymbales afin de créer une frénésie rythmique de tous les instants, respectant les préceptes de Ginger BAKER (CREAM encore), Keith MOON (THE WHO) ou John BONHAM (LED ZEPPELIN). Le son de guitare est saturé, fuzzy, abrasif au possible : le Ted NUGENT du début des années 70 aurait apprécié. En fait, la seule véritable faiblesse chez les exécutants réside dans le chant, dont le manque de solidité est systématiquement couvert par l’usage lassant d’effets.

L’approche plus vraie que nature et foncièrement vindicative du trio tranche assez avec les formations revival souvent trop respectueuses et sages. Nul doute qu’en travaillant encore le chant et les compositions ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL va encore accroître son potentiel de destruction.
Alain
Date de publication : mercredi 19 septembre 2012