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10/02/2013
Life & death
BLOWSIGHT
 
Récemment évoqué ici même, Shed Evil (2011) révélait le style très personnel de BLOWSIGHT, fondé principalement sur le Hard Rock et la Pop. Séduits par cette formule, nous étions curieux de découvrir le groupe suédois à l’œuvre sur un long-format. Le récent Life & Death répond précisément à nos attentes, puisqu’il comporte quelque quatre-vingts minutes de musique, dont vingt dévolues à Dystopia II. Cette œuvre conséquente n’est constituée que d’inédits, à l’exception de Sun Behind The Rain, en tout point identique à The Sun Behind The Rain proposé sur Shed Evil.

D’une manière générale, Life & Death s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur. Les deux registres qui le caractérisent demeurent largement représentés, même s’ils connaissent des inflexions. Play Play Play, assorti d’un chant éraillé, apparaît ainsi plus nerveux qu’un extrait tel que The Girl And The Rifle. L’ambition radiophonique ne peut être niée, comme semble en attester un titre en forme de clin d’œil, Hit On The Radio. Cependant, BLOWSIGHT la poursuit désormais au moyen de colorations plus proches du Hard Rock FM, rencontrées notamment sur l’introductif It’s Me You’re Looking For.

Par ailleurs, ce nouvel album marque un approfondissement de l’intéressant travail vocal effectué sur l’EP. On notera en particulier l’apparition, en « intro » de Back Where We Belong, de superbes harmonies rappelant les grandes heures de QUEEN. Quant à Nick RED, il livre toujours des prestations remarquables (Hit On The Radio), offrant une palette plus étendue que ce que l’on pouvait supposer. Sur This Pain, il exploite par exemple plus nettement la veine Thrash, par des grognements, puis un chant présentant une lointaine ressemblance avec celui de James HETFIELD, cité dans les crédits comme l’homme qui l’a poussé à… empoigner une guitare. Dystopia II le voit même opter pour un growl digne d’un vocaliste Death Metal.

En outre, BLOWSIGHT dévoile aujourd’hui des inclinations nouvelles. Surprise ? esquisse ainsi l’ambiance Électro qui domine We All Fall Down. Life & Death constitue un album ambitieux, à l’image de son point d’orgue Dystopia II, qui présente des influences classiques : on en veut pour preuve ses parties de piano, ou ses cordes intervenant dans une apothéose martiale. Ou du moins dans ce qui paraît l’être, puisqu’après neuf minutes de silence survient l’assaut final mentionné plus haut !

Enfin, les Suédois font preuve de grandeur d’âme, dédiant Through These Eyes aux victimes du massacre de l’île norvégienne d’Utoya, décrite comme « an island that bleeds ». Un morceau émouvant, agrémenté d’une extraordinaire interprétation de Nick… J’émettrai cependant une réserve au sujet de ce titre, à mon sens bien trop proche des standards de la variété pour être inclus dans un disque aux prétentions Metal. Il ne s’agit que d’un bémol, tant cet album éclectique se montre convaincant !
Chouman
Date de publication : dimanche 10 février 2013