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25/02/2013
Slave to the empire
T&N
 
De formation récente (2011), T&N réunit le line-up légendaire de DOKKEN, exception faite de son chanteur Don. Nous retrouvons ainsi George LYNCH (guitare), Jeff PILSON (basse) et « Wild » Mick BROWN (batterie). Premier album du trio, Slave To The Empire accorde une place de choix aux vocalistes, le titulaire Jeff PILSON étant secondé par des invités prestigieux : Doug PINNICK (KING’S X), Robert MASON (WARRANT), Sebastian BACH et Tim « Ripper » OWENS. Outre des reprises de DOKKEN, ce LP dévoile des compositions originales, sur lesquelles BROWN cède la place à un camarade chevronné, Brian TICHY (WHITESNAKE, Billy IDOL, FOREIGNER, Ozzy OSBOURNE).

De toute évidence, la nostalgie a présidé à ce projet, le nom d’artiste choisi en fournissant une preuve tangible. Initialement, les musiciens avaient opté pour TOOTH & NAIL, en référence à un classique de DOKKEN ; pour des raisons de copyright, ce patronyme a ensuite dû être abrégé en T&N. Slave To The Empire comporte pas moins de cinq reprises du groupe américain, toutes aussi brillantes les unes que les autres. A l’exception de l’efficace Into The Fire, aux accents Hard Rock FM, aucun de ces extraits n’est interprété par le chanteur attitré du groupe. Doug PINNICK propose ainsi un Tooth And Nail dont le pont rappelle furieusement VAN HALEN (période David LEE ROTH) tandis que It’s Not Love et Alone Again sont respectivement magnifiés par Robert MASON et Sebastian BACH. Enfin, on saluera la version ouvertement Heavy de Kiss Of Death - due à Tim « Ripper » OWENS - qui semble échappée d’un bootleg de JUDAS PRIEST !

En ce qui concerne les compositions originales, Slave To The Empire offre également quelques belles réussites. La plus notable, le superbe Sweet Unknown, mêle différentes influences, des couplets rappelant les atmosphères développées par JANE’S ADDICTION aux refrains teintés de Hard Rock seventies, où Jeff PILSON offre un chant absolument remarquable. On peut encore citer l’enlevé Access Denied, au final duquel des violons apportent une note tragique.

Malheureusement, le disque souffre d’une certaine hétérogénéité. Certains titres, malgré d’indéniables qualités, ne m’ont pas totalement convaincu. Ainsi, le nerveux Slave To The Empire démontre un professionnalisme évident, mais ne dégage guère d’émotion : il est même surprenant qu’il ait été utilisé pour baptiser l’album. De la même manière, les séduisants riffs de When Eagles Die ne suffisent pas à rendre le morceau mémorable. La longueur des plages – nombre d’entre elles durent quelque six minutes – pourrait également être à l’origine de cette relative monotonie. Rien de rédhibitoire toutefois, puisqu’il est probable que le public visé retiendra surtout les impeccables reprises de DOKKEN, avec lesquelles certains inédits supportent très bien la comparaison.
Chouman
Date de publication : lundi 25 février 2013