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31/03/2013
Axiom
BOIL
 
Fondé en 2004, BOIL obtient dès ses débuts discographiques la reconnaissance de ses pairs, Vessel (2007) valant au quintette d’Aarhus une nomination aux Danish Metal Awards. Après A New Decay (2010), il enregistre ce qui est présenté comme son album le plus ambitieux, aXiom. En effet ce LP, paru en février dernier, est marqué par des collaborations prestigieuses, qu’il s’agisse de sa production, confiée à Jens BOGREN (SOILWORK, OPETH, SYMPHONY X, KATATONIA), ou encore de son artwork torturé, œuvre de Travis SMITH.

Introduit par des murmures dignes de Marilyn MANSON, le malsain Sphere apporte un premier indice de la teneur de l’album, dominé par un climat très sombre. Celui-ci procède généralement des guitares, ainsi des riffs inquiétants de Sever The Tie, un titre évoquant la spirale infernale (« downward spiral ») qui a inspiré un chef-d’œuvre à NINE INCH NAILS. Cependant, ni la section rythmique ni le chant ne sont en reste, comme peut en attester Sunbound. Le style adopté par Jacob LØBNER, qui passe ici pour une gargouille, apparaît particulièrement révélateur. De manière générale, le vocaliste offre de belles prestations, notamment sur le final Almost A Legend.

De telles atmosphères accompagnent judicieusement des textes traitant de thèmes difficiles. Outre quelques formules provocatrices – Sphere mentionne une « pregnant nun » ! – aXiom explore régulièrement la question des maladies mentales. La principale illustration réside dans Equilibrium, titre extrêmement déroutant dont les paroles, rédigées à la manière d’un journal intime, nous font partager le quotidien cauchemardesque d’un patient en proie à une dépression. Son traitement ne lui permet de retrouver ses facultés qu’au prix d’effets secondaires qui semblent aussi terribles que le mal, si bien qu’il ne souhaite plus absorber ces médicaments. Dans ce morceau, seule la partie marquée par la répétition de :

« Reaching out. Sever the cord. Into the void. In silence. »

offre une lueur d’espoir, à laquelle succèdent d’accablantes lignes de basses rappelant fortement Another Brick In The Wall, Pt. 1 (PINK FLOYD).

Enfin, aXiom laisse apparaître de nettes inclinations progressives, qui se lisent généralement dans l’instrumentation des plages. Ainsi, des guitares en son clair confèrent des aspects atmosphériques au pont de Moth To The Flame, alors que les arpèges de Darkest font de ce morceau une complainte. Après une intro mettant en valeur la guitare classique de Kristian OUTINEN, Heretic Martyr lorgne vers TOOL ; il en est de même du refrain de At The Center Of Rage, notamment du fait d’un chant évoquant Maynard James KEENAN. En la matière, BOIL s’est donc inspiré des maîtres. Il en résulte, comme annoncé, un excellent album.

BOIL :

Jacob LØBNER : Chant
Stig NIELSEN : Guitare / Choeurs
Kenneth AVNSTED : Guitare
Kristian OUTINEN : Basse / Guitare classique
Mikkel IB : Batterie / Samples
Chouman
Date de publication : dimanche 31 mars 2013