18 / 20
30/04/2013
Hypertrace
SCANNER
 
Le premier album de SCANNER, Hypertrace, est sorti en 1988 chez Noise records et m'avait à l'époque fortement marqué par son parfait équilibre entre l'énergie échevelée du Speed Metal et le sens de la mélodie nerveuse propre au Heavy Metal à la JUDAS PRIEST. A l'instar de ses prédécesseurs HELLOWEEN, RUNNING WILD, RAGE ou GRAVE DIGGER, SCANNER reprenait à son compte les riffs secs, les solos incisifs, les mélodies simples mais efficaces de JUDAS PRIEST, avec une approche plus nerveuse et un tempo général plus rapide.

Arrivé sur le marché après la première vague du Speed Metal allemand, SCANNER ne rencontra jamais le succès de ses collègues cités ci-avant. Il n'empêche que Hypertrace représenta pour moi un must en matière de Speed Metal et que reprendre contact avec un album adulé il y a 25 ans représentait pour moi une gageure à double tranchant. Allais-je retrouver les mêmes sensations ou m'apercevoir piteusement que Hypertrace avait mal vieilli ?

Divine surprise, Hypertrace demeure la petite pépite de Heavy Metal racé et nerveux. Certes, la production paraît aujourd'hui très sèche et le chant aigrelet de Michael KNOBLICH peut irriter. Cependant, ces deux caractéristiques qui prêtent à caution constituent paradoxalement des éléments identitaires forts. D'autant plus que SCANNER possédait une réelle maturité en matière de composition. Maturité qui lui permettait de transcender son classicisme relatif, notamment au niveau des riffs. Les mélodies sauvages et efficaces portées par les guitares et le chant portaient à bout de bras chaque titre. Prenons l'exemple d'un titre comme Locked Out, avec ses riffs saccadés et son refrain criard : pas de quoi crier au génie, si ce n'était des choeurs majestueux émergeant en plein milieu. Sur le mid tempo Across The Universe, ce sont à nouveau des choeurs d'une beauté saisissante qui font la différence : essayez de ne pas fredonner ce refrain relève de la mission impossible.

Et quel plaisir d'assister au travail de précision des deux guitaristes, à coup de riffs chirurgicaux, de plans jumeaux millimétrés, de solos mélodiques et nerveux ! De surcroît, le groupe savait varier les rythmes et les tempos au sein d'un même morceau, n'hésitant à se faire plus lourd et lent, avant d'embrayer sur des accélérations relatives.

Comme toujours avec les rééditions proposées par Divebomb records, le travail est soigné : remastering discret mais bienvenu, livret informatif, présence d'un titre supplémentaire (Galactos, à l'origine bonus japonais, également présent sur la compilation Doomsday News, picture disc publié par le label Noise records en 1988). Au final, Hypertrace s'impose comme un des meilleurs albums de Heavy Speed germanique des années 80 et mérite amplement d'être (re)découvert.
Alain
Date de publication : mardi 30 avril 2013