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01/06/2013
Down to dirty
DESTROY SHE SAID
 
Voilà ce qu'on peut appeler une entrée en matière ! Le premier titre de ce premier album des Aussies de DESTROY SHE SAID (après deux EPs), Overrated, envoie d'entrée de jeu un tir de barrage sous forme de riffs monstrueux et tordus, cédant rapidement la place à un Boogie basique au possible, épais comme une langue après une cuite d'anthologie, gras comme une aisselle après un après midi passé dans le bush. Quand le chant débarque dans le paysage, on sursaute tant on croirait par moments entendre le Bon SCOTT : même intonations salaces, même timbre éraillé ! L'affaire est entendue et la démonstration se poursuit au fil de cet album : DESTROY SHE SAID fait honneur à son patronyme et inscrit ses pas dans le sillage des grands noms du Hard-Rock australien bien Rock'n'Roll et Boogie, comme AC/DC (circa 77-78), ROSE TATTOO, BUFFALO et consorts. Amis poètes, taillez vos plumes et allez vous payer une bière à la grenadine ailleurs.

La recette n'est pas nouvelle et DESTROY SHE SAID prend même un malin plaisir à la pratiquer avec une âpreté et une brutalité sans concessions. Sans oublier toutefois un certain groove, comme sur Game Over, qui pourrait figurer dans le répertoire le plus sauvage de THE CULT. Pourtant, DESTROY SHE SAID ne se limite à l'exploitation rugueuse du répertoire des grands anciens ; le groupe a pris soin de varier les plaisirs, à défaut de proposer de réelles accalmies. Un titre furibard comme No Church possède un feeling Punk délectable. Et puis il y a dans certains riffs un je ne sais de tordu, de dissonant, qui ne déparerait pas le moins du monde dans un répertoire Stoner ou Post Hardcore (le rampant It's Coming Out Now, Fanta Pants, Hooker's Don't Kiss, l'ultra Heavy You Might Think I Love You).

Vous l'aurez compris, DESTROY SHE SAID exhale des relents de bière chaude, de bitume fondu, de graisse cramée et donne aux auditeurs l'impression d'être rasés de (trop) prêt par un tesson de bouteille ou d'être embrassés par un pitbull affamé. On aime beaucoup ce genre de mauvaises manières.
Alain
Date de publication : samedi 1 juin 2013