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01/10/2013
Psychological contamination
NO RETURN
 
NO RETURN enregistre son premier album Psychological Torment (1990) en Allemagne en compagnie du batteur de CORONER, Marky Marquis. Le second, Contamination Rises sort des mythiques Morrisound ‘s Studio de Tampa, Floride en 1992.

Pour replacer les événements dans leur contexte, en 1990 DEATH propose Spiritual Healing, MORBID ANGEL fait sensation avec Blessed Are The Sick (1991), alors que CANNIBAL CORPSE commence juste sa carrière. Toute cela pour dire que NO RETURN, juste après ses compatriotes de LOUDBLAST, AGRESSOR et MASSACRA, fait partie des pionniers du genre, à la fois en France et sur le plan international.

Et au tout début des années 90, le Death Metal français possède sa marque de fabrique : un Thrash Death rapide toujours mélodique, un chant agressif mais pas guttural et des guitares très travaillées. Développant un climat inquiétant (Mutant’s March, Degeneration Of The Last Decade), Psychological Torment regroupe tous ces critères. On sent que le groupe porte grand soin à ses parties de guitares : riffs Thrash entraînants (Vision Of Decadence et Religion), soli efficaces (Nightly Aggression, Reign Of The Damned).

NO RETURN franchit clairement un palier avec Contamination Rises, foncièrement plus Death Metal que son prédécesseur. Normal, le producteur, Scott BURNS, véritable mentor du Death Metal de l’époque est passé par là. Le son est plus costaud, mieux équilibré, les guitares plus précises (Civil War), la basse fait bien son boulot. Le groupe intègre la notion de break (Uncontrolled Situation), et ralentit parfois le tempo (Trash World) pour obtenir une puissance décuplée (Mass Grave), deux éléments primordiaux en Death Metal. Le chant même si toujours audible devient caverneux. NO RETURN se rapproche ainsi du classique From Beyond de MASSACRE… Niveau savoir faire, un titre comme Sacred Bones n’a rien à envier aux américains. L’instrumentale acoustique Sorrow vient casser le rouleau compresseur et permet une pause bienvenue.Vous l’aurez compris, ma préférence va sur Contamination Rises, un album complet et référence.

Dans les années 2000, avec l’arrivée du chanteur Steve PETIT, NO RETURN ajoute des samples à son Death Metal, pour un résultat industriel et mélodique assez réussi. NO RETURN reste incontestablement un groupe à (re)découvrir car s’il n’avait pas souffert d’innombrables changements de line up (qui reste t-il de la formation originelle ? Seulement le guitariste Alain CLEMENT), le combo francilien aurait peut être connu plus de succès, car sur scène la machine de guerre fracasse tout. Je me souviens de l'intensité des prestations données à Limoges et de la performance d’un batteur terriblement efficace, Didier LE BARON !

Ce double album devient donc un excellent cours de rattrapage et je remercie Great Dane Records pour avoir réédité et remasterisé ces deux albums épuisés et ajouté quelques versions live de 2011.
NOCTUS
Date de publication : mardi 1 octobre 2013