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13/10/2013
Essentia
THE LAST EMBRACE
 
Essentia est ma première étreinte avec THE LAST EMBRACE, groupe parisien formé en 1998 et auteur de 2 albums : Inside (2006) et Aerial (2009). Accompagnés ici par deux violons (Caroline BUGALA et Eliad FLOREA), d'un alto (Cédric ROUSSEAU), d'un cello (Clément PETIT) et d'une flûte (Régis MOREAU), Sandy (chant), Olivier (guitares), Pierre-Henri (piano / claviers), Anthony (basse) et Chris (batterie) délaissent l'univers et l'énergie électrique de leur Metal Atmosphérique pour nous livrer un album acoustique. Projet qu'ils mûrissent semble-t'il depuis quelques temps déjà, et qui à l'origine ne devait être qu'un simple EP. Oui, mais voilà...

Etant donc "passé à côté" de Inside et Aerial, c'est avec les oreilles vierges et sans a priori que je m'abandonne à ces 10 titres, dont 3 sont issus de Inside (Can You, Inside, Mother), 4 de Aerial (Aerial, Complete City, Impending Dawn, Precious Pond), tous 7 réarrangés pour l'occasion. 2 sont inédits : le court Essentia et Switch On. Le dernier est une reprise très réussie (et dépouillée des sons Electro.) du groupe de Bristol, PORTISHEAD : le tendre et précieux Roads.

Véhiculées par la voix douce et le phrasé délicat et un brin mélancolique de Sandy, rappelant le chant de Candice NIGHT, Hannah STOBART, voire Marcela BOVIO, les mélodies tissent une atmosphère pleine de feeling, d'émotion et de délices. Un petit vent des dernières productions de ANATHEMA soufflent ici et là, tout comme percent quelques influences de THE GATHERING. Ou bien encore Kate BUSH lorsque la tournure musicale s'oriente vers une Pop World. Soutenues par une rythmique et des guitares acoustiques suffisamment énergiques et vigoureuses sans être débordantes d'ardeur (Inside, Mother), par un piano et des claviers omniprésents et harmonieux, les 10 compositions sont plutôt rythmées dans l'ensemble, évitant intelligemment le piège de la mièvrerie et d'une affectation minaudière. Les instruments à cordes apportent un supplément de volupté à l’ensemble de ces 49 minutes. Le violon de Inside peut rappeler l'univers de la musique tzigane (voire celui d'Emir KUSTURICA). Les sons cristallins de glockenspiel contrastent avec la voix chaude de Sandy sur Switch On, qui se lie à Complete City. Impending Dawn, composition de plus de 8 minutes aux nombreux rebondissements, nous ramène par son écriture et son interprétation, vers un Rock Progressif, avec un petit air Jazzy sur le début. L'intervention ici de la flûte me fait penser à Mike OLDFIELD ou les hongrois de SOLARIS. Precious Pond est vraisemblablement la composition la plus sereine et intime.

Mis en valeur par une production excellente, simple et naturelle, réalisée par Emmanuel ROUSSEAU au White Wasteland Studios, Essentia est une oeuvre intimiste et élégante, très homogène, qui ne manque ni de caractère ni d'audace.
Un nouvel album, électrique cette fois-ci, est annoncé pour 2014. Juste le temps pour moi de me familiariser avec Inside et Aerial, et combler cette lacune sonore et cette ignorance impardonnable...
Ben
Date de publication : dimanche 13 octobre 2013