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10/05/2014
Herons
EVENOIRE
 
Autant le confesser d'entrée de jeu : je ne suis pas un immense amateur de Metal symphonique à voix féminine. Pas par machisme ou par purisme mais parce que ce genre a depuis longtemps sombré dans les clichés et la redite. C'est dire si l'écoute du deuxième album des italiens de EVENOIRE (après Vitriol en 2012) avait peu de chance d'être fructueuse. Hé bien, force est de constater que je ne me suis pas ennuyé un instant.

Il y a de l'ampleur, voire un certain lyrisme mais jamais la tentation d'une vaine démesure les arrangements de claviers ne tentent pas de rivaliser avec les bandes originales des films hollywoodiens;au contraire, une cohabitation équilibrée et fructueuse s'établit entre ceux-ci et des guitares qui par ailleurs ne laissent rien passer en rythmique. Là où trop de groupes de Metal symphonique versent dans la grandiloquence et la mièvrerie, EVENOIRE prend soin de proposer des riffs lourds, des rythmiques carrées quoiqu'évolutives.

Là où trop de formations traduisent leurs prétentions pseudo symphoniques par une surenchère, EVENOIRE se concentre avant tout sur ses compositions qui existeraient à part entière, même sans les arrangements. Lesquels sont au service des mélodies et des ambiances mais ne visent pas à les créer de bout en bout. A ce titre, le mixage s'avère pertinent tout au long de Herons puisqu'il préserve l'âpreté métallique en la rehaussant par les arrangements. L'équilibre demeure valable aussi bien sur les compositions carrées et directes que sur les titres plus épiques. Même le très entraînant Wild Females et ses mélodies Folk est parcouru par des guitares venimeuses qui contrastent avec la flûte, les cordes, la guitare acoustique.

S'agissant d'un groupe symphonique à chanteuse, il faut évidemment analyser la prestation d'Elisa STEFANONI, laquelle évolue dans un registre plutôt médium, avec une capacité à grimper dans les aigus. Mais à aucun moment, elle ne singe les vocalises classiques ni ne sombre dans la mièvrerie. Le registre développé ici demeure assez direct et percutant, les lignes de chant étant cependant parfaitement modulées.

Herons ne bouscule pas les règles établies mais il évite avec panache les écueils pour s'imposer comme un album solide, attachant et très plaisant.
Alain
Date de publication : samedi 10 mai 2014