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22/07/2014
Ep n°1
RED SCALP
 
C’est avec un bel aplomb que le quartet polonais RED SCALP soulève son premier nuage de poussière dans l’étendue désertique paradoxalement très fréquentée du Rock Stoner. Soulignons d’entrée de jeu le professionnalisme de ce premier EP : son live mais puissant, dynamique et clair, artwork soigné.

Sur le plan de l’identité musical, RED SCALP propose des compositions assez longues : quatre des cinq titres proposés ici durent entre sept et dix minutes. N’en allez pas conclure appartient à la branche des envapés lysergiques qui se plaisent à touiller à l’infini des rythmiques bourbeuses. C’est bien le charmant paradoxe du groupe qui parvient à combiner d’une part un sens de l’efficacité et un sentiment d’urgence, d’autre part une capacité à agencer plusieurs séquences au sein d’une même composition.

Un titre comme Helliocentric m’évoque BLACK SABBATH de la période 70 (ah, ces riffs à la Tony IOMMI) qui entreprendrait la traversée du désert du Nevada.
Avec ses motifs obsessionnels fortement ponctués par une section rythmique énorme, Tatanka confirme ce que l’artwork laissait présager, à savoir une fascination pour l’univers des Amérindiens : avec à la clé un bel effet de transe.
Sweet Pill II est un instrumental particulièrement psychédélique qui pourrait illustrer une prise de mescaline en pleine soleil ; la première partie s’apparente à un Blues électrique et lysergique, tandis que la seconde partie se fait plus lourde et menaçante.
En clôture, l’imposant Sin City fait copuler BLACK SABBATH et KYUSS, la guitare cisaillant sans coup férir riffs sortis de Sabbath Bloody Sabbath et solos gras et incisifs, le tout littéralement propulsé par une basse gigantesque et une batterie pétaradante (et ce pendant presque dix minutes sans débander l’arc).
Au milieu de ces morceaux imposants, le plus concis Sweet Pills I fait office de saillie furibarde et frondeuse.
Dans un contexte musical aussi dense, seul le chant, clair quoique voilé par un léger effet métallique, peine parfois à s’imposer.

Bon, RED SCALP n’apporte pas de progression ou d’innovation dans le domaine du Stoner mais sa façon de combiner les préceptes du Stoner à la KYUSS et les enseignements du Hard Boogie (CACTUS, POINT BLANK des débuts) et du Heavy Metal (BLACK SABBATH) des années 70 est foncièrement plaisante.
Alain
Date de publication : mardi 22 juillet 2014