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07/03/2015
The killer instinct
BLACK STAR RIDERS
 
Ouf, le premier album des BLACK STAR RIDERS, All Hell Breaks Loose (2013), n'aura pas été exercice éphémère. Depuis la fin de THIN LIZZY, son guitariste emblématique Scott GORHAM ne s'était pas durablement investi dans une formation, si ce n'est au sein de... THIN LIZZY (dans sa version reformée autour de John SYKES). Je vous avais écrit tout le bien que je pensais de ce premier essai cliquez ici. Et je suis aujourd'hui extrêmement heureux de vous annoncer que The Killer Instinct est du même acabit , à savoir un Hard Rock traditionnel (tel qu'on le façonnait de 1975 à 1983).

Se pose évidemment la question des cousinages avec THIN LIZZY. Nous le nierons pas et BLACK STAR RIDERS ne semble pas plus vouloir les masquer que s'y être résumé. Ainsi, le titre d'ouverture fiche un vrai coup au cœur : les guitares jumelles de Scott GORHAM et de Damon JOHNSON, le chant chaud et ô combien expressif de Ricky WARWICK (ex-THE ALMIGHTY), les grosses lignes de basse (Robbie CRANE, remplaçant de Marco MENDOZA), la frappe sèche mais pleine de swing de Jimmy DEGRASSO, tout rappelle le meilleur de THIN LIZZY (époque Black Rose ou Chinatown). Tout au long de l'album, on sera ainsi caressé par le charme incroyable de cette formule établie par GORHAM aux côtés de l'immense Phil LYNOTT. Le phénomène se reproduit sur Through The Motions et Soldierstown.

Cela dit, BLACK STAR RIDERS va au-delà de cet héritage en proposant des compositions fortes, puissantes (excellente production de Nick RASKULINECZ !), richement pourvues en mélodies irrésistibles (qu'il s'agisse des fameux plans de guitares jumelles, des lignes de chant et des refrains). Il est à relever que le tandem JOHNSON et WARWICK est responsable de la majorité de l'album, GORHAM ne cosignant que trois titres.
C'est bien simple, si vous n'avez pas envie de réécouter illico Finest Hour ou The Killer Instinct,alors je pense que vous avez un problème avec le Hard Rock ! BLACK STAR RIDERS se tourne parfois vers des penchants plus lourds et tranchants (Turn In Your Arms, Sex, Guns & Gasoline). Mais nos vétérans savent aussi se montrer plus pondérés (le petit riff de Charlie I Gotta Go, titre qui repose pour l'essentiel sur les nuances dans le chant de WARWICK), voire doux (la ballade très classique mais très belle Blindsided).

Deux compositions dominent l'ensemble. Avec ses mélodies celtiques (qui rappellent forcément Emerald), Soldierstown développe une dimension épique qui convient bien avec le poids tragique de la guerre civile irlandaise à Belfast (sujet du titre). En clôture d'album, You Little Liar alterne durant sept minutes des attaques frontales (cette rythmique en ouverture !) et des passages plus lourds, porteurs d'une dimension presque solennelle.

Pas de révolution, pas d'innovation, mais BLACK STAR RIDERS fait beaucoup mieux que recycler un certain type de Hard Rock : il lui insuffle une vivacité qui réchauffe l'âme !

PS : une version limitée digibook cartonné est proposée avec un second CD comportant deux compositions inédites supplémentaires (l'acoustique Gabrielle et le carré The Reckoning Day, avec des solos incandescents) ainsi que quatre versions acoustiques de compositions de l'album (le tout pour une durée de 26 minutes). Pas indispensable mais très sympathique.
Alain
Date de publication : samedi 7 mars 2015