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06/06/2015
The pendulum
MASTER MASSIVE
 
Nul doute qu'une des qualités humaines majeures du guitariste Jan STRANDH soit l'engagement. Pour être complet, on ajoutera la patience et la fidélité (en l'occurrence à une vision et à un genre musical). Je m'explique : MASTER MASSIVE a été créé par Jan en 1993 mais son premier album, The Pendulum, paraît vingt-deux ans après l'acte fondateur ! Qui plus est, l'âme pensante de MASTER MASSIVE ne la joue pas petits bras, pas plus qu'il ne sacrifie ses goûts initiaux aux tendances actuelles. The Pendulum est en effet un Opera Metal comportant pas moins de treize compositions, auxquelles il faut ajouter trois courts interludes. La durée totale de ce projet exigeant excède les soixante-dix minutes.

Le style pratiqué est un Heavy Metal épique tel qu'il se pratiquait au cours des années 80. S'il ne fallait prendre qu'une référence, ce serait indubitablement FATES WARNING, formation pionnière et visionnaire avec laquelle MASTER MASSIVE partage ce goût immodéré et pleinement maîtrisé pour les lignes de chant acrobatiques et expressives, dérapant dans les aigus, pour les riffs secs reposant sur des lignes de basses claquantes, pour les structures complexes (avec imbrication de séquences multiples, changements de tempo et de rythmes), pour les solos de guitare mélodiques et brillants, pour les parties de guitare acoustique ou en son clair... Sur les passages les plus lents et lourds, on relève en outre un zeste de Doom Metal épique du meilleur effet.
Bref, MASTER MASSIVE reprend à son compte un héritage et le place sous un jour plus moderne, avec une production tranchante et vivante, loin de la perfection clinique en vigueur de nos jours mais tout aussi loin du son aigre et faiblard des années 80.

The Pendulum bénéficiant d'une durée copieuse et les compositions étant relativement complexes, MASTER MASSIVE a eu l'intelligence conserver des durées de morceaux raisonnables ; seuls deux titres, Hymn To Yellowhawk (sept minutes) et Four Dreams (huit minutes) dérogent à la règle, tout en conservant des structures cohérentes et efficaces.
Outre cette maîtrise consommée de l'écriture, l'album bénéficie de nombreuses collaborations qui permettent notamment de varier les interventions vocales. Ainsi, Katarina LILJA (THERION) apporte une touche féminine bienvenue. L'ex LION'S SHARE Tony NIVA est aussi de la partie.

The Pendulum constitue un tour de force solide et passionnant, qui puise dans le passé sans jamais verser dans le passéisme, qui au contraire revivifie cet héritage trop oublié. Pour cela, que MASTER MASSIVE soit remercié.
A écouter en se plongeant dans le concept développé par le livret (n'oublions pas que nous sommes dans un Opera Metal !).
Alain
Date de publication : samedi 6 juin 2015