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05/09/2015
The fiery hand
PATH OF SAMSARA
 
Le Hard Rock et le Heavy Metal sont les genres musicaux qui ont le plus recours à l'occultisme en général pour accompagner leurs assauts musicaux. Un recours qui tient bien souvent du simple décorum ou de la référence obligatoire. Pour trouver des références sincères et fouillées à l'occultisme, il faut bien évidemment se tourner vers les franges les plus extrêmes du Metal. Pourtant, ces dernières années, plusieurs formations ont prouvé qu'on pouvait porter haut les sombres bannières de l'occultisme sans pratiquer le Death, le Black ou le Doom Metal. Pour prendre un exemple éclatant de talent, on citera THE DEVIL'S BLOOD. Indubitablement, PATH OF SAMSARA adopte une démarche similaire, quoique sensiblement différente sur le plan musical.

Après un premier album paru en 2012, Black Lotos, The Fiery Hand puise certes dans le patrimoine du Hard Rock (rythmiques et guitares sèches et tranchantes), voire du Heavy Metal (ambiances par moments assez lourdes), mais PATH OF SAMSARA n'hésite pas à situer ces apports dans un cadre plus génériquement Rock. Vous m'objecterez que Rock, de nos jours, est une appellation trop vague. Tentons de préciser. Pour construire une approche trouble, un brin malsaine, PATH OF SAMSARA adopte sur certains titres des postures mélancoliques, un peu déglinguées, qui nous rapportent à une certaine tradition du Rock flirtant avec le danger. On évoquera forcément THE DOORS et son goût pour le Blues lysergique, mais aussi les débuts de THE CULT ; l'attitude générale, ténébreuse et vaguement menaçante, me rappelle les débuts des LORDS OF THE NEW CHURCH dans les années 80.

Plutôt que les compositions les plus concises qui manquent parfois d'âme et de souffle, on préférera se perdre dans les méandres des compositions les plus longues, riches en méandres tortueux et en atmosphères contrastées. A ce titre, on désignera l'impérial Supernova (presque onze minutes !), le sinueux Wood And Bone (et ses explosions électriques soudaines), Serpent Magick (qui, d'une trame douce et acoustique, évolue vers des climats plus épais et oppressants), The Withered Tree (belle progression dans une atmosphère psychédélique et mélancolique), The Blue Demon (après un début plutôt paisible, les choses s'emballent sur un mode franchement électrique et shamanique).
Ce versant psychédélique et possédé m'apparaît comme la voie la plus intéressante à suivre. Pour insuffler plus de force à l'ensemble, il faudrait par ailleurs que le chant, clair et à la fragilité parfois palpable, gagne en épaisseur.
Alain
Date de publication : samedi 5 septembre 2015