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04/12/2015
Stella polaris
SPACE MIRRORS
 
Avec ce sixième album, ce collectif international formé par la claviériste Alisa CORAL continue à tracer une voie très particulière, à mi-chemin entre un Heavy Metal lancinant, un Space Rock sombre et un Rock relativement progressif. Par ailleurs, Stella Polaris conclut une trilogie d'albums consacrés à l'univers fantastique de l'écrivain Howard P. LOVECRAFT. Avec ses onze titres pour un total de 70 minutes, cet album représente un univers en soi, dont il est difficile de faire le tour en quelques écoutes seulement. Pour apprécier pleinement, il faut prendre le temps, surtout que certaines compositions s'avèrent assez imposantes : ainsi, Celephais s'étend sur dix minutes et Crawling Chaos dépasse les onze minutes.

Bien que relativement variés, les titres développent une ambiance commune, avec notamment un goût pour les motifs rythmiques ou mélodiques répétés et subtilement modifiés au fil de développements subtils. La voix blanche et lancinante du chanteur Martyr LUCIFER conforte un ressenti presque hypnotique, encore renforcé par les claviers aux sonorités très spatiales et vintage. Parfois, le groupe muscle et accélère sa rythmique, sans rien perdre de son côté perché (le court et percutant Through The Storm). Histoire de jeter un pont en direction de LA référence en matière de Space Rock, à savoir HAWKWIND, l'un de ses anciens membres, Nik TURNER, jette ses lignes de flûte et de saxophone en free style sur plusieurs titres, prouvant ainsi que notre homme n'est certainement pas prêt de s'assagir.
La batterie, très présente dans le mix, frappe lourd et fort, ne rechignant pas devant l'usage de double grosse caisse (Essential Saltes Of Humane Dust, West Of Arkham), renforçant ainsi des riffs simples et sévères. Certains solos de guitare offrent de jolis pics d'intensité.

Quand à l'héritage proprement progressif, on le trouve dans cette propension à multiplier les séquences comme sur Burning Chaplet qui débute de manière plutôt posé avec une base chant et guitare acoustique, avant que l'ensemble ne s'emballe et parte dans un développement intense à mi-chemin entre les FLOWER KINGS et le Prog Metal.

Tout cela est plutôt plaisant mais on peut déplorer que le son général assez cru et qu'un mixage trop confus n'aident pas à créer d'avantage de liant entre tous ces éléments très divers, servis qui plus est par une cohorte de musiciens ayant enregistré de manière séparée.

Voir la vidéo de West Of Arkham ici cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 4 décembre 2015