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12/12/2015
Nekromant
SERPENT
 
On le sait depuis longtemps, le serpent se glisse partout et SERPENT fait partie de la dizaine de formations Metal existant ou ayant existé. Rien qu'en Suède, SERPENT est le troisième groupe du nom ! Ce SERPENT-ci a d'ores et déjà autoproduit un EP en 2012 (Black Magick) et un album en 2013 (Slaves Of Babylon). Dorénavant accueilli par l'honorable maison Transubstans, le trio livre un second opus remarquable.

Alors que tout concourt – du nom du groupe au titre de l'album en passant par la pochette - à faire passer ce groupe pour un repaire d'adeptes du Metal extrême versés dans l'occultisme, la réalité musicale livre un tout autre verdict. SERPENT offre un Heavy Metal foncièrement remuant et groovy, empruntant autant aux codes d'un BLACK SABBATH qui aurait avalé un sac entier d'amphétamines qu'au Stoner dans sa version la plus directe, mélodique et Rock (je pense notamment à ce que faisait ZEBULON). Saluons en premier lieu le travail impeccable réalisé par la section rythmique. Le batteur frappe certes très fort mais il s'est approprié les règles du jeu tout en mouvements qui avait cours à la fin des années 60 et aux débuts des années 70 : roulements de toms, pétarades de caisse claire, scintillements et froissements de cymbales, un vrai festival ! Reprenant également les pratiques de ses homologues et prédécesseurs de la même période, le bassiste met en place un jeu agile combiné à un son absolument énorme, à la fois élastique et métallique. Les deux agissant en parfaite symbiose développent une intensité impressionnante et créent en permanence un sentiment d'urgence très live, très Rock.

De telles assises permettent à la guitare de s'en donner à cœur joie à grands coups de riffs abrasifs sèchement assénés et de solos brûlants tout en crescendos de notes étirées ou au contraire lâchées en rafales, un peu comme si Tony IOMMI avait fusionné avec SLASH.
Moins impressionnant, le chant est clair, dans un registre médium, perpétuellement filtré pour lui conférer un rendu un peu voilé et lointain, à la Ozzy des débuts (en nettement plus dynamique toutefois).

Nekromant n'est sûrement pas un manifeste d'originalité mais il s'agit d'une œuvre éminemment vivace, attachante, pleine de compositions solides portées par une interprétation à ce point énergique qu'on ne peut que succomber. Chaud devant, chaud !

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Alain
Date de publication : samedi 12 décembre 2015