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03/04/2016
Exo
MONOMYTH
 
Découvrir et profiter pleinement de Exo, troisième album des Hollandais de MONOMYTH nécessite de lâcher prise, d'ouvrir son esprit et d'accepter un voyage au long cours dont on ne connaît pas la destination au moment du départ. En résumé, et comme semble l'indiquer l'illustration au style naïf et aux motifs naturels et spatiaux, cet album tourne le dos à la trivialité, aux formats standardisés, aux surfaces lisses, aux approches strictement fonctionnelles. Le groupe renoue avec l'esprit d'aventure et de diversité des groupes les plus aventureux des années 70 ; d'ailleurs, MONOMYTH n'hésite pas à revendiquer l'étiquette de Krautrock, qui désigna dans les années 70 des formations allemandes avant-gardistes, stylistiquement très variées ; pour rappel, il y eut les abscons CAN, NEU !, AMON DÜÜL II, les planeries électroniques de Klaus SCHULZE ou TANGERINE DREAM, la musique mystique de POPOL VUH et tant d'autres.

Dans un contexte purement instrumental, MONOMYTH reprend à son compte tout à la fois des ambiances et sonorités planantes et spatiales (forte connexion avec le Space Rock de HAWKWIND et de GONG) mais refuse de se cantonner à une démarche passéiste. Nos aventuriers incorporent des ingrédients qui relèvent du Post Rock, de l'Electro, du Rock progressif, de Rock psychédélique. Des noms comme Steve HILLAGE, TOOL, ZOMBI, PORCUPINE TREE viennent à l'esprit. Mais MONOMYTH fond littéralement influences et références dans un creuset qui lui est propre. Au fil de compositions riches en séquences contrastées, l'auditeur sera confronté à des moments de grande intensité électrique comme à des plages aux mélodies hypnotiques.
Moebius Trip débute de manière très énervée et saccadée, avant de se fondre dans un long break jazzy et psychédélique qui se fond dans un final très doux.
Les boucles électro de LHC se voient enrichies de gros riffs sévères, le tout propulsé par un groove communicatif. Le genre de morceau que OZRIC TENTACLES approuverait sûrement...
ET Oasis ressemble à une jam entre ZOMBI, le jeune Klaus SCHULZE et la guitare magnifique d'un Steve HILLAGE des grandes heures.
Avec son riff gras et répétitif, ses bruitages spatiaux, ses synthés à la VANGELIS, son groove presque Funk, Surface Crawler ressemble à une fusion de Trance Music et de Stoner Rock : positif et jouissif, la bande-son d'un samedi soir dans l'espace !
Cette logique des contraires culmine lors des quatorze minutes de Uncharted qui se développe lentement, avec de fréquents ressacs calmes et une intensité subtile sur la fin.

Si vous voulez sortir des sentiers battus, injectez-vous une bonne dose de MONOMYTH, vous m'en direz des nouvelles. D'ailleurs, voici un échantillon de LHC : cliquez ici. Bon voyage !
Alain
Date de publication : dimanche 3 avril 2016