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05/05/2016
Zorya
SUNNATA
 
Déjà sur son premier album (Climbing The Colossus, paru en 2014), le quartette polonais SUNNATA montrait nettement des velléités de dépasser les frontières des sous-genres de Metal portés sur la lourdeur, l'épaisseur et la lenteur, à savoir le Doom Metal et le Sludge Metal. Cette tendance est amplement et positivement confirmée avec ce Zorya monumental. Les statistiques parlent d'elles-mêmes : cinq titres pour une durée totale de 50 minutes, avec un intervalle entre 8 et 12 minutes. SUNNATA apprécie les grands espaces et privilégie en conséquence les formats longs.

Bien que relativement classiques, les ingrédients de base sont assénés avec assurance et organisés avec une maîtrise totale. Commençons par les fondations rythmiques. Certes, le batteur frappe carré et dru, marquant sèchement des tempos souvent lents ; mais il sait enrichir son jeu d'arrangements de cymbales qui enrobent quelque peu l'austérité rythmique. Avec son jeu tout en tension et en sécheresse, le bassiste donne l'impression de faire vibrer des câbles d'acier ; tant son jeu que la bonne place qui lui est réservée dans le mixage assurent un groove pachydermique à l'ensemble.
Le chant quant à lui évolue fort heureusement entre plusieurs registres, depuis la colère douloureuse jusqu'à une approche plus claire, porteuse de mélodies plaintives et obsédantes.
Quant au guitariste, il est constamment au four et au moulin. Il assène des riffs énormes, dont la dimension colossale ressort du Doom et dont la texture rugueuse rappelle le Sludge. Mais il tisse surtout des lignes mélodiques tordues, pas trop grinçantes, dont l'application en spirales progressives crée un rendu hypnotique. Enfin, des passages les plus atmosphériques, il calme le jeu en ouvrant plus franchement l'espace à des mélodies simples et aériennes.

En effet, à l'instar de la plupart des formations Post Harcore et Post Metal, SUNNATA affectionne tout particulièrement les alternances entre des montées en puissance atteignant des paroxysmes presqu'asphyxiant et des plages atmosphériques plus nuancées. Une telle architecture nécessite une mise en son impeccable, ce dont bénéficie l'ensemble de l'album, impressionnant de professionnalisme.

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Alain
Date de publication : jeudi 5 mai 2016