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30/07/2016
Sun killer
SHADOW WITCH
 
La biographie fournie par le label à propos de SHADOW WITCH évoque une nouvelle manière de faire du Stoner Rock, avec des influences Doom 70’s et Grunge. J’avoue que l’écoute de Sun Killer m’amène, sans vouloir lancer une querelle d’étiquettes, à minimiser l’appartenance à la mouvance Stoner. Certes, les riffs sont trapus, la basse épaisse et saturée et certaines trépidations rythmiques peuvent rappeler les pionniers du genre. Pour autant, il m’apparaît que les caractéristiques de la musique de SHADOW WITCH prennent leur source dans le Heavy Metal des années 70, avec de fortes marques psychédéliques, soit exactement la même source que les formations de Stoner et de Grunge (on pense là à ALICE IN CHAINS et SOUNDGARDEN, aux MELVINS et à TAD). A la fois dans l’esprit et dans la réalité musicale, le gang new-yorkais me paraît davantage assimilable à PENTAGRAM et à TROUBLE.
Hormis ces questions de définition de champ d’action, le principal se situe ailleurs : nous tenons là un superbe album, tant par la qualité des compositions que par la force de l’interprétation (la mise en son s’avérant tout simplement idéale). Les riffs sont massifs et bien granuleux, littéralement adossés à une basse épaisse mais mobile ; les solos déchirants débordent d’un psychédélisme bluesy bien lourd et électrique. Tout en assurant le tempo sèchement et puissamment marqué, le batteur sollicite tout son kit de manière à diversifier le spectre sonore et à impulser une sorte de groove austère.
Surtout, le timbre de voix éraillé et nasal du chanteur Earl Walker LUNDY se trouve utilisé sur des lignes de chant variées, expressives, propulsées par un coffre puissant. On a l’impression d’entendre une fusion idéale entre Chris CORNELL (SOUNDGARDEN), Bobby LIEBLING (PENTAGRAM), Scott WEINRICH (THE OBSESSED, SAINT VITUS) et Eric WAGNER (TROUBLE). Outre ses cordes vocales idéales, le bonhomme enrichit le paysage sonore avec des arrangements de Mellotron et des boucles qui renforcent les dimensions psychédéliques et fantomatiques.
Pour ce qui est des compositions, leur format court leur confère une force de percussion appréciable, surtout en cas d’accélération (BlitzkriegOccupy). Mais ce qui marque avant tout, c’est le soin apporté par le groupe à ses mélodies (chant ou guitare) et à ses rythmiques afin de les rendre accrocheuses, sans aucune arrière-pensée commerciale mais bien avec un souci d’efficacité maximale. Chacun des onze titres de l’album retient l’attention et donne envie d’y revenir. N'hésitez pas à vous faire votre propre idée sur les titres disponibles sur le Bandcamp du groupe.
A ce stade, Sun Killer est incontestablement une des meilleures surprises de l'année en cours.
Alain
Date de publication : samedi 30 juillet 2016