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06/08/2016
A lament
PYLON
 
A un rythme régulier (le premier qui évoque l'horlogerie suisse est prié de sortir) depuis 2004, PYLON publie des albums (et deux split) et A Lament se présente comme le septième sur la liste. Ces fans de BLACK SABBATH dont ils reprirent le fameux Paranoid sur l'album The Harrowing Of Hell en 2012 s'adonnent fort logiquement à un Doom Metal très classique, digne héritier des précurseurs majeurs que nous venons de citer mais également des géniteurs du genre, à savoir SAINT VITUS et THE OBSESSED. Il faut comprendre que PYLON cultive la lenteur, la pesanteur, les ambiances crépusculaires, mais avec une certaine modération, sans prétendre le moins du monde aux envolées du Doom épique, ni aux excès des sous-genres extrêmes du Doom.

Les riffs seront charbonneux, la batterie laconique, la basse austère et ventrue, les solos mélodiques et mélancoliques. Quant au chant nasal, il évoquera forcément Ozzy (dans sa jeunesse) mais plus encore, les lignes de chant très modulées me rappellent les grandes heures de COUNT RAVEN, trio suédois qui sut dans les années 90 trouver le juste milieu entre l'austérité presque terre à terre du Doom classique et un certain sens lyrique. Le fait est que, combiné avec des guitares lancinantes, ce chant simple tisse une toile subtilement mélodique qui happe l'auditeur par un effet hypnotique.

Tout ceci ne serait qu'habiletés d'interprétation si les compositions n'étaient classiquement mais solidement structurées et intelligemment arrangées. Donnons quelques exemples d'arrangements qui font la différence. L'introduction du titre d'introduction, Cosmik Lizard, voit le chant s'avancer seul, simplement soutenu par des claviers planants : impression cosmique, presque psychédélique. Toujours dans le registre vocal, les chœurs qui s'imposent dès le début de Desolation Is Divine créent une atmosphère presque liturgique. Le magnifique Pantodynamos et le court A Lament qui conclut l'album se voient rehaussés de choeurs grandioses dosés avec tact.

Résultat des courses, l'écoute de A Lament s'avère rapidement addictive, l'austérité consubstantielle au style pratiqué se trouvant sublimée par ce savoir-faire palpable sans jamais paraître roublard.

Vidéo de Cosmik Lizard ici : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 6 août 2016