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05/11/2016
Solas
THE ANSWER
 
Il semblerait bien que le quartette irlandais (du nord) THE ANSWER vienne de jouer son va-tout, dix ans après avoir fait ses débuts discographiques avec l'album Rise. Le groupe avait en effet débuté sous de bons auspices, étant initialement signé sur Albert productions (maison mère d'AC/DC) et multipliant les premières parties prestigieuses. Ses musiciens étaient unanimement reconnus comme excellents, notamment ce diable de chanteur Cormac NEESON. Quatre albums suivirent, tous d'excellentes factures, prouvant que la formation était à l'aise dans son Classic Rock bluesy à mi-chemin entre le Hard grand seigneur à la LED ZEPPELIN et le Hard plus basique à la AC/DC.

Et pourtant, jamais le succès massif ne vint. Les tournées interminables se succédèrent en vain pour appuyer ces albums solides, cette fois-ci, dans des configurations nettement plus modestes. Rien n'y a fait. Après un hiatus notamment dû à de graves problèmes personnels rencontrés par le chanteur, THE ANSWER s'en revient avec un album qui va faire jaser. Loin de se laisser circonvenir par une quelconque sinistrose, les quatre lascars reviennent avec un disque solaire (Solas veut dire lumière en gaélique), qui s'éloignent notablement du Hard Rock au profit d'un répertoire nettement plus Pop, avec de surcroît de belles inclusions de patrimoine celtique.

Le titre Solas inaugure l'album de manière solennelle et lourde : une batterie métronomique au son très claquant, une grosse basse pour donner de l'épaisseur, une guitare qui brille en solo (tout en feeling et mélodie), des arrangements électroniques et surtout le chant immense, soutenu par des harmonies splendides. Magnifique ! Sur un tempo plus appuyé, on retrouve cette veine presque lyrique sur le titre suivant, Beautiful World.
Il est à noter que les arrangements électroniques et de claviers se retrouvent au cours de l'album, enrichissant indéniablement le spectre sonore du groupe, quitte à ce que la guitare cède quelque peu du terrain et perde parfois en mordant.
En fait, le véritable changement apparaît pleinement à l'occasion du troisième titre Battle Cry. Reposant sur une base acoustique et sur une section rythmique et une guitare tout en retenue, ce morceau à la tonalité 100% positive développe un refrain en gaélique absolument irrésistible, un pur moment de Pop Rock addictif.
Bien qu'un peu plus électrique sur le plan rythmique, Untrue Colour possède cette même évidence mélodique qui devrait permettre au groupe d'atteindre le grand public.

Tout le reste de l'album est à l'avenant, positif, accessible, agréable, incroyablement travaillé au niveau des arrangements (notamment vocaux), avec une bonne place accordée à la guitare acoustique, quitte à ce qu'elle soit enrichie par des apports électriques. Les connotations celtiques, Americana (Tunnel, Real Life Dreamers, en duo avec la chanteuse Fiona O KANE) et bluesy (Demon Driven Man, Being Begotten) enracinent quelque peu les compositions dans des terroirs qui contrebalancent une production rutilante, puissante et moderne.

Au delà de cette mutation franche que chacun jugera, il faut saluer le travail incroyable du chanteur Cormac NEESON, dont on connaissait la puissance et la capacité d'évocation ; il fait preuve ici d'un sens de la nuance proprement bluffant. Il est indéniablement le grand homme de cet album, sans que cela ne diminue en rien les talents de ses trois compères.
Pour ma part, je respecte cette évolution parfaitement maîtrisée mais je persiste à penser que deux ou trois compositions plus franchement Hard auraient assuré un meilleur équilibre global. Maintenant, la grande question est de savoir si Solas va constituer la réponse au déficit de popularité du groupe...

Vidéo de Solas : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 5 novembre 2016