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Chronique
DESTRUCTION - Under attack

Style : Thrash
Support :  CD - Année : 2016
Provenance du disque : Acheté
12titre(s) - 54minute(s)

Site(s) Internet : 
DESTRUCTION WEBSITE

Label(s) :
Nuclear Blast
 (19/20)

Auteur : 神の知恵
Date de publication : 15/12/2016
The metal discharge is back !!
Quand on y pense, le thrash metal ressemble à s’y méprendre à un célèbre petit village armoricain retranché surveillé par quatre camps romains à l’extrême pointe du bout de terre que nous appelons de nos jours Bretagne. En effet, nous pouvons aisément comparer les thrasheux aux irréductibles gaulois et le monde qui les entoure aux conquérants palatins, les derniers semblant constamment assaillir les premiers qui se défendent comme ils peuvent. Mais, la réalité est toute autre, surtout en ce qui concerne le thrash metal. Malgré tout l’attirail militaire que peut avoir l’armée césarienne, elle ne peut venir à bout des petits celtes qui ne paient pas de mine. La potion magique de Panoramix est bien trop efficace pour que les légionnaires puissent battre les Obélix, Astérix et autres Agecanonix. Les adeptes du thrash croient souvent que c’est eux contre le reste du monde. Et c’est pour cela qu’ils se la jouent bourrins, un peu comme Cétautomatix et Ordralfabétix quand ils se mettent de bonnes torgnoles pour une simple histoire de poisson peu ou pas frais. Bref, un vrai bazar qui finit toujours en bagarre générale pendant que les soldats vêtus d’un pagne et d’une cuirasse les observent complètement éberlués par ces rixes incessantes.

Et, quand on y réfléchit bien, le nouvel opus du cousin SCHMIER et de ses collègues dopés sous amphétamines n’échappe pas à la comparaison. Car, oui le titre de ce désormais quatorzième album des allemands ne laisse planer aucun doute sur la vision qu’a le trio de son environnement immédiat. Les teutons s’imaginent que l’être humain subit des attaques constantes de la part de ses semblables. Ce qui n’est pas erroné, loin s’en faut. Pourtant, à l’écoute de cette rondelle, les choses ne sont pas aussi évidentes qu’elles n’y paraissent. Vu le ton belliqueux qui règne sur ce disque, il est normal de se demander si ce n’est pas plutôt l’inverse. Il est évident que cette guerre est menée frontalement par les trois warriors outre-rhénans, ceci depuis plus de trois décennies maintenant, mais plus particulièrement sur ce brûlot qui est tout sauf pacifiste sur un plan musical. Ce n’est pas pour rien que la formation du Baden-Württemberg s’est dotée d’une mascotte extrêmement explicite, celle d’un boucher déjanté qui massacre tout ce qui a le malheur de se trouver sur son chemin. Mais, dans le cas de DESTRUCTION, c’est un bonheur de se faire hacher menu(e) à chaque fois que le groupe extirpe une galette de ses tripes, même si les deux dernières, surtout Spiritual Genocide, n’étaient pas franchement folichonnes.

Cela dit, la triade s’est ressaisie suite aux critiques médiatiques de l’époque et a pris le temps de tailler un peulven phonographique bien costaud qui va en laisser plus d’un(e) pantois(e). C’est un vrai coup du menhir, digne d’un athlète olympique comme Obélix, qui va enfin laisser une énième trace du thrash musclé des germains partout où ce cromlech retombera. Ce massif mégalithe fait tellement de bruit que son atterrissage dans les bacs européens réjouit à nouveau les fans qui se demandaient si DESTRUCTION était encore capable d’écrire des titres dantesques comme à ses débuts ou sur The Antichrist. Et bien la formation confirme d’une manière magistrale qu’elle est de retour et qu’il ne fallait pas l’enterrer de sitôt. Under Attack est une terrible déclaration d’hostilités à l’encontre de la société en général, une putain de bombe nucléaire qui vous explose à la gueule tout en vous l’arrachant, un peu comme si la pierre modelée au burin du compagnon humanoïde d’Idéfix vous avait rasé les sourcils de près, de très très près.

Déjà, l’éponyme Under Attack scalpe directement le crâne avec ses riffs grandiloquents, ses rythmiques véloces et ce chant d’écorché vif si caractéristique de SCHMIER et qui nous manquait tellement depuis son passage par son projet parallèle, lui aussi conquérant même si plus mélodique, subtilement intitulé PÄNZER (qui va prochainement remettre le couvert avec une deuxième roquette heavy metal). Alors, imaginez ce régime frénétique et mortel sur toutes les compos de ce missile atomique et vous aurez la réponse à votre question sur la qualité et la teneur de ce nouvel opus du trio infernal, qui peut faire penser tantôt à du KREATOR tantôt à du SODOM, tout en conservant l’identité musicale de DESTRUCTION. Et quoi dire de Dethroned, véritable distributeur automatique de mandales, Getting Used To The Evil, faussement calme, ou bien de l’immense Pathogenic, l’efficient single Second To None, qui peut séduire une large frange de métalleux, et le colérique Stigmatized qui clôture finement l’album.

Bien entendu, comme toujours avec DESTRUCTION, la riflette ne peut s’arrêter en si bon chemin. Et, de ce fait, nous avons droit – youpi ! – à deux bonus, l’un intéressant (le duo de SCHMIER avec Alex CAMARGO de KRISIUN sur Black Metal de VENOM, interprété précédemment par les deux larrons sur la scène du Rock In Rio en 2013), l’autre plus convenu et dont aurait pu se passer (une version réenregistrée de Thrash Attack, naguère mise en boîte sur Infernal Overkill), mais ce type de démarche fait toujours plaisir aux die-hard fans.

Concernant les messages que SCHMIER distille tout du long, ils restent toujours aussi acides, dénonçant les gros défauts d’une humanité cupide, faible et prête à tout pour atteindre ses objectifs, aussi vils soient-ils. Pêle-mêle nous retrouvons des allusions au capitalisme sauvage, à l’écologie, au paraître, à la sagesse des trois singes, au fait d’être son propre maître, à la déception que nous pouvons ressentir face à la trahison d’autrui et à la déconstruction de nos masques sociétaux. Des sujets extrêmement pointus et totalement d’actualité qui pourront peut-être vous faire prendre conscience de votre pouvoir à vous libérer de toutes les chaînes extérieures ou intérieures qui pourraient tenter de vous museler et de vous empêcher de vous épanouir. Des thématiques qui vous feront réfléchir aux multiples enjeux qui ont lieu actuellement sur Gaïa. Et le fabuleux artwork de Gyula HAVANCSÁK illustre à merveille les dangers immédiats qui nous guettent.

Cela se voit que Under Attack n’a pas été réalisé par Numérobis parce qu’il n’est pas bancal contrairement aux constructions de l’architecte alexandrin. Un gros travail sur les ambiances a été fait de sorte à faire ressentir un certain malaise quand on écoute cet album, sûrement pour pousser les gens à se réveiller socialement, spirituellement et politiquement. Ces atmosphères bien précises sont le reflet du monde présent, oppressantes et ponctuelles. La production puissante et explosive met littéralement en valeur chaque chanson, chaque riff, chaque partie vocale, chaque ligne rythmique, allant jusqu’au détail le plus infime pour le magnifier. De plus, les morceaux sont plus créatifs grâce à des passages légèrement progressifs qui plantent un décor plus sombre. Cependant, l’ensemble reste simple et opérant. L’interprétation des trois musiciens est magistrale, d’autant que l’exécution est rapide, voire stakhanoviste par moments. Toutefois, il est plaisant de constater que DESTRUCTION a pris le temps de bâtir un ouvrage solide qui résistera sans aucun doute aux saisons et ne prendra pas une ride. Dans tous les cas, le trio de choc a dû tomber dans un chaudron de potion magique quand il était petit pour être aussi prolifique, pimpant et combatif. Obélix a du souci à se faire avec cette concurrence chevelue, qui est infiniment plus talentueuse qu’Assurancetourix. Bref, ces bretons rebelles qui luttaient ardemment contre l’impérialisme italien antique me rappellent étrangement le combat mené par nos camarades allemands contre l’endormissement et l’endoctrinement capitaliste à coups de thrash assassin. La musique des cousins SCHMIER, SIFRINGER et DRAMOWICZ sonne drastiquement comme les châtaignes distribuées par Astérix et ses compères aux pauvres romains qui en perdent leur latin et dont les casques et les sandales volent un peu partout au-dessus des bois ceinturant les palissades de la bourgade celte. Et quand on pousse le volume à fond, ça fait à peu près le même effet casse-cool que les directs du droit du rouquin en braies rayées de blanc et de bleu. Les écouteurs sursautent, essaient péniblement de se faire la malle, de ne pas exploser en mille morceaux. En vain, pour notre plus grand plaisir. Il serait dommage de ne pas profiter de ces décharges d’adrénaline, dignes des beignes monumentales du tailleur de menhirs aux anglaises bien tressées. Voilà sûrement une aventure sonore dont on ne peut ressortir qu’amoché(e), déchaussé(e), tailladé(e) tellement Under Attack déborde d’énergie et d’acerbité. Le pire dans l’histoire, c’est que l’on en redemande encore et toujours, sans pour autant être adepte du SM. Mais, le tranchage à la serpe d’or est addictif. Le bouclier arverne de Vercingétorix ne vous sera d’aucune aide pour éviter cette vive crépitation tudesque. C’est peine perdue. La Metal Discharge est à nouveau là, parée à vous exploser les tympans, les gencives et...tout le reste ! Bon, moi je retourne dans ma belle forêt des Carnutes, j’ai encore du gui sur la planche...pour me reposer les oreilles et le cœur des sensations fortes procurées par cette terrifiante torpille discographique aussi costaude que Cylindric...Par Toutatis et Belenos, que le ciel me tombe sur la tête (pas trop quand même, hein !) si ça, ce n’est pas du putain de thrash du tonnerre de Zeus !! DESTRUCTION is back !!

Line-up :

SCHMIER (chant, basse)
Mike SIFRINGER (guitare)
Wawrzyniec « Vaaver » DRAMOWICZ (batterie, chœurs)

Guests :

V.O. PULVER (guitare)
Uwe « Schmuddel » HOFFMANN (guitare)
Damir ESKIC (guitare)
Harry WILKENS (guitare)
Alex CAMARGO (chant sur la cover de Venom, « Black Metal »)

Equipe technique :

DESTRUCTION (production)
V.O. PULVER (mixage, mastering)
Martin BUCHWALTER (ingénieur son)
Gyula HAVANCSÁK (artwork)

Studios :

Batterie enregistrée aux Gernhart Studios (Allemagne)
Divers enregistrements aux V.O. Pulver’s Little Creek Studios (Suisse)

Album enregistré entre septembre 2015 et janvier 2016.

Tracklist :

1) Under Attack
2) Generation Nevermore
3) Dethroned
4) Getting Used To The Evil
5) Pathogenic
6) Elegant Pigs
7) Second To None
8) Stand Up For What Your Deliver
9) Conductor Of The Void
10) Stigmatized
11) Black Metal (Bonus – reprise de Venom)
12) Thrash Attack (Bonus – ré-enregistrement)

Durée totale : 54 minutes

Date de sortie :

Vendredi 13 mai 2016

Discographie :

Infernal Overkill (1985)
Eternal Devastation (1986)
Release From Agony (1987)
Cracked Brain (1990)
The Least Successful Human Canonball (1998)
All Hell Breaks Loose (2000)
The Antichrist (2001)
Metal Discharge (2003)
Inventor Of Evil (2005)
Thrash Anthems (2007)
D.E.V.O.L.U.T.I.O.N. (2008)
Day Of Reckoning (2011)
Spiritual Genocide (2012)
Under Attack (2016)

Under Attack : cliquez ici

Second To None : cliquez ici

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