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28/08/2008
Wake the sleeper
URIAH HEEP
 
URIAH HEEP a sorti son premier album en 1970 et son heure de gloire était déjà passée dans la seconde moitié de cette décennie. C'est dire si les photos des musiciens actuels sur ce nouveau cd peuvent rebuter les plus jeunes ; on y voit en effet de bons papys, grisonnants ou dégarnis, certains bedonnants.
Alors, on pourrait rire à l'avance et passer son chemin.
Et l'on aurait tort tant Wake the Sleeper s'avère être un album remarquable à tous égards.
D'entrée de jeu, l'instrumental Wake the Sleeper balaie toutes les préventions, annihile toute condescendance puisque le groupe déboule pied au plancher, avec martèlement de batterie (tenue par Russell GILBROOK en remplacement d'un Lee KERSLAKE à la santé défaillante) et guitare wah-wah menaçante au possible (Mick BOX demeure le seul membre de la formation d'origine).
La suite conserve un niveau d'énergie et une qualité mélodique de très haut niveau, le tout servi par une production dantesque de Mike PAXMAN.
Des titres comme War child, Overload, Shadow et Ghost of the Ocean s'avèrent très hard ; Book of Lies représente l'aspect le plus mélodique et pouvant même faire figure de hit potentiel ; Tears of the World est carrément un Easy livin' moderne ; What Kind of God installant un climat plus tendu et plus dramatique.
Chaque titre possède une identité forte et pourtant l'ensemble forme un tout très cohérent.
En fait, comme sur l'excellent Sea of Light (1995), le groupe parvient à synthétiser toutes les périodes du groupe.
On retrouve l'alchimie légendaire des 70's glorieuses : claviers tonitruants de Phil LANZON (toutefois moins envahissants et grandiloquents que par le passé), guitare agressive, lourde et très wah wah de Mick BOX (là encore le petit homme a mis l'accent sur la concision des riffs), ambiances lyriques et arrangements vocaux chiadés.
A la fin des années 70' et au cours des années 80', URIAH HEEP avait tourné le dos à la formule qui avait fait sa gloire, au profit d'une musique plus accessible mais moins marquante.
Le pire du commercial avait été atteint sur des disques comme Equator, Raging Silence et Different World.
Aujourd'hui, le groupe a conservé ce goût des mélodies immédiates mais il ne cherche plus à racoler.
Chaque mélodie est ici ciselée au profit de la dynamique propre à chaque morceau et non l'inverse.
Les refrains sont servis avec passion et les arrangements respirent l'intelligence des grands professionnels.
A côté des grands classiques que sont Look at Yourself, Magician's Birthday et Demons and Wizards, Wake the Sleeper rejoint haut la main les excellents albums que demeurent Abominog et Sea of Light.
A acquérir impérativement.
Alain
Date de publication : jeudi 28 août 2008