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11/11/2017
Tartarus
W.E.B.
 
Pour leur quatrième album, les Grecs de W.E.B. (pour Where Everything Begun) ont mis les moyens adéquats pour marquer les esprits : un artwork fouillé, une énorme production et un mixage combinant merveilleusement bien clarté et puissance, une édition comprenant un DVD en bonus (il propose deux concerts). Tout ceci serait présomptueux et dérisoire si la qualité des compositions et de leur interprétation n'était pas à la hauteur. Or, en matière de Metal extrême symphonique, W.E.B. vient tout bonnement d'accoucher d'une œuvre brillante.

Ouvrons le bal par l'exposé des éléments typiquement Metal. En la matière, W.E.B. a décidé de ne pas choisir et de convoquer les éléments de différents genres pour les fusionner. C'est ainsi que l'on retrouve des vocaux de chacal enragé et des blast beats relevant typiquement du Black Metal. Des vocaux plus caverneux et des rythmiques plus pesantes orientent les débats du côté du Death Metal intense, fougueux et vindicatif à la MORBID ANGEL, BEHEMOTH et NILE. On va dire qu'au total, l'étiquette Black Death pourrait convenir mais ce serait négliger certaines rythmiques au doux parfum Thrash et des enjolivures de guitare typique du Heavy Metal classique. On pourrait craindre un effet patchwork mais on constate bien vite que les effets s'additionnent et se complètent parfaitement pour aboutir à un résultat époustouflant de maestria, de violence structurée, ponctuée par des plages plus nuancées. Le niveau technique conséquent permet d'assurer la cohérence de l'ensemble, de même que la grande lisibilité des compositions. Complexes et débordant d'éléments variés, elles n'en demeurent pas moins riches en points de repères mélodiques et rythmiques.

Les qualités intrinsèques de la dimension Metal suffiraient à faire de Tartarus un album roboratif et recommandable. mais il faut admettre que les éléments symphoniques emmènent le tout vers une dimension supérieure. Crédibles, extrêmement bien écrites et intégrées pour le meilleur dans les compositions, ces orchestrations sont signées par Christos ANTONIOU de SEPTIC FLESH ; sachant que son compère Sotiris intervient sur le dernier titre de l'album, la référence à SEPTIC FLESH s'impose, non pas pour réduire W.E.B. à un statut de suiveur mais de disciple brillant. On saluera tout particulièrement la puissance de cuivres impérieux et la somptuosité des cordes. Si tout cet attirail symphonique est majoritairement utilisé pour renforcer le lyrisme et la pompe des compositions, il est en outre au service de passages et d'ambiances plus posées, plus subtiles également.

A propos de subtilité, W.E.B. a de surcroît la bonne idée de sortir à plusieurs reprises des vocaux extrêmes, que ce soit dans le registre masculin ou féminin (deux chanteuses interviennent sur trois titres au total).

Sans prétendre répousser les barrières ni défricher de nouveaux territoires en matière de conjugaison de musique orchestrale et de Metal extrême, W.E.B. apporte brillamment sa pierre à l'édifice.

Vidéo de Tartarus : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 11 novembre 2017