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20/12/2017
Disciples of the crow
SHADOW WITCH
 
En 2016, Sun Killer, le premier album de la formation new yorkaise SHADOW WITCH, m'avait fort positivement interpellé (cliquez ici). A la croisée de plusieurs genres musicaux, le groupe synthétisait de manière personnelle et particulièrement brillante l'héritage du Heavy Metal à la BLACK SABBATH, du Doom classique (PENTAGRAM, THE OBSESSED), du Grunge (tendance MELVINS, ALICE IN CHAINS, SOUNDGARDEN) et d'un certain psychédélisme.

Un changement de batteur - Doug THOMPSON ayant succédé à Anton VAN KLEEK - ne change rien au fait que le couple rythmique forme l'épine dorsale de la musique du groupe et pourvoit pour l'essentiel à la puissance de l'ensemble. Les lignes de basse épaisses et volubiles de David PANNULO assurent à elles seules la base sur laquelle le reste du groupe vient se poser, permettant au batteur de ponctuer sèchement à la caisse claire mais surtout de multiplier les roulements qui ajoutent à l'intensité. La guitare de Jeremy H. HALL ajoute certes de la lourdeur par des riffs charbonneux mais, assurée sur ses arrières, elle peut surtout multiplier les solos éruptifs et les interventions plus subtiles, plus mélodiques qui empruntent autant à SOUNDGARDEN qu'au psychédélisme le plus sombre. Cette dernière dimension se trouve par ailleurs développée par les arrangements (samples et Mellotron) qui hantent l'arrière-plan instrumental. Manipulés par le chanteur, ces arrangements transcendent l'efficacité terre-à-terre des rythmiques et collent parfaitement aux ambiances certes puissantes mais aussi sombres et épiques développées par les textes et les visuels du groupe.

Sur ce substrat instrumental ô combien impérieux, Earl Walker LUNDY pose des lignes de chant tout simplement impérial. A lui seul, le timbre un peu nasal, légèrement rocailleux du bonhomme vaut le détour ; qui plus est, le chanteur possède un coffre puissant qui lui permet d'aller au-delà des intonations nerveuses en propulsant son chant avec ampleur et assurance, combinant force et nuance. Il y a là beaucoup d'expérience et de passion, entièrement au service des compositions.

Le format plutôt concis des compositions (majoritairement entre trois et cinq minutes, avec une exception, The Sea, à 6'38) concentre l'énergie palpable du groupe mais permet toutefois de nombreux breaks et les indispensables variations d'ambiances. Cela dit, la science des contrastes ici à l’œuvre nous fait penser que SHADOW WITCH pourrait à l'avenir s'aventurer dans des compositions plus longues et plus aventureuses ; rien que d'y penser, le fantasme devient irrésistible !

Disciples Of The Crow confirme haut la main les promesses brillantes de Sun Killer et s'avère absolument recommandable pour les fans de Heavy Metal sombre, de Doom Metal, de Stoner Metal et de Grunge Metal.
Alain
Date de publication : mercredi 20 décembre 2017