13 / 20
03/04/2018
Nothing beside remains
DEADLINE
 
Avec un 1er album décapant, le bien nommé Fire Inside (chroniqué ici), DEADLINE en avait ravi plus d’un, dont votre serviteur. Alors forcément le cap du 2ème effort allait être prépondérant pour une musique axée sur les 80’s, avec en plus l’arrivée du nouveau guitariste Chris GATTER. Les musiciens (Arnaud RESTOUEIX au chant, Sébastien DEBANNE à la basse, Fabrice TROVATO aux fûts et Gabriel LECT à la guitare) nous concoctent avec ce Nothing Beside Remains des compositions certes très classic rock, surtout riches en basse. Ils entament l’album par Devil’s In The Details, énergique, de fort bonne tenue et plutôt mélodique.

Mais ensuite le soufflé retombe un peu avec D.O.C, Fly Trap, très techniques et assez brouillons dans l’ensemble, avec une pointe psychédélique qui se voudra de plus en plus présente au fils des écoutes sans oublier le caractère nettement mélancolique. Le ton de l’album est résolument sombre parfois, je dirai trouble, dans un déluge technique certes très performant, recherché parfois, torturé même, que les écoutes successives feront ressortir encore davantage. Nothing Beside Remains laisse une basse infernale aller de l’avant, donnant à ce titre phare un cachet plutôt rock très 70’s, avec des parties de guitares de fort bon aloi. L’enchaînement est ensuite très mid-tempo avec Mercenary, Man On A Mission, d’une couleur tout aussi 70’s. Le chant reste aigu, bourré de feeling certes mais à la longue, il devient un peu lassant.

Le titre Angry Destiny avec CJ (du groupe canadien de punk rock CJ SLEEZ) est très déconcertant, cela coupe l’album par un phrasé des plus surprenants, pour un monologue en anglais agressif et en tant qu’auditeur branché rock, c’est un peu déroutant. La suite de l’album restera dans la même veine musicale, c’est-à-dire, du rock recherché, travaillé et même un peu exalté. Certes le titre très poignant en hommage aux victimes du Bataclan, Silent Tears, est tout à l’honneur de DEADLINE. Après un Last Shot assez morose, avec un final plus enlevé notamment sur Override, bien gorgé de musique des 80’s, DEADLINE prouve sa capacité à réaliser des titres rock de haute tenue. Et la conclusion Sleepless Nights est franchement psychédélique et laisse l’auditeur dans une ambiance feutrée très 70’s.

Nothing Beside Remains restera un album de contrastes, de fulgurances rock, d‘émois et de recherche musicale. Les nostalgiques et les inconditionnels de classic rock y trouveront sûrement leur bonheur, votre serviteur reste plus sceptique, plus circonspect, sans vouloir contester la maîtrise évidente ni le professionnalisme exacerbé de ces musiciens à la technique hors pair. Un 2ème album plutôt déconcertant en fin de compte ...
rebel51
Date de publication : mardi 3 avril 2018