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30/04/2018
Synaesthetic
MAIN:ART
 
Formé en région parisienne en 2012 par Julien LAMARRE (guitare, auteur-compositeur) et Laure FLORES (chant, auteure-compositrice), MAIN:ART se délocalise en 2016 à Aix-En-Provence. Les 2 musiciens fondateurs sont rejoints par Nass MOHAMED (guitare), Guillaume DEVENEY (basse) et Andréa NUZZO (batterie). Ainsi est composé le line up actuel, auteur de son premier album autoproduit Synaesthetic.

Pleinement ambitieux, homogène, l’univers musical de l’album est une vaste nébuleuse (à l’image de l’artwork de Jeff GRIMAL), nuage électrique compact se nourrissant de l’énergie d’un metal moderne irisé de tons lumineux progressifs, voire djent. Le son est correct et permet d’apprécier une écriture mature et cossue, complexe sans être ténébreuse, servie par une technique vocale et instrumentale pointues et maîtrisées. Qui servent à dessein des motifs mélodiques esthétiques, des développements dynamiques et des mouvements fluides, dans un esprit de partage accessible et accrocheur (Reversed Algo:Rythm). Parfois, quelques segments instrumentaux et des sons (notamment les guitares) flirtent avec un heavy metal fiévreux. Avec une certaine audace et un brin d’aventure, le groupe intègre de courtes séquences jazzy dans son paysage metal (One In Thousands et son long solo de guitare ramenant vers Joe SATRIANI, Stems From The Inner World Of Us, Galatea II : The Design – The Research – The Result). Le résultat est surprenant, mais fort intéressant (une piste à creuser pour l’avenir?).
L’écriture, riche et entreprenante, alterne les tempi, contrastant puissance de feu et calme aérien (One In Thousands). Le chant typé death de l’énigmatique Error#9829 renforce cette ambiance virile. Les nombreuses plages instrumentales, toujours très denses et harmoniques, aèrent de la sorte les compositions. Le groupe approche aussi la power ballade, avec la présence d’un chant clair masculin (Missing Archives). L’album s’achève sur une longue composition, épopée divisée en deux parties, dont la seconde (divisée en 3 phases) dure exactement 15 minutes (voulu ou effet du hasard?). Si la première est délicate, éthérée, portée par le chant de Laure (Galatea I : The Vision), la seconde (Galatea II : The Design – The Research – The Result) est totalement bigarrée, équilibrée entre ambiances nerveuses et sereines, reprenant de nombreux éléments entendues précédemment. Et façonnant ainsi un résumé artistique de l’album. Le chant de Laure est excellent, gracieux, plein de caractère et peut rappeler avec tact celui de Anneke VAN GIERSBERGEN. Tout comme le contenu de Synaesthetic prend parfois contact avec la matière de VUUR, dernier projet en date d’Anneke. Le groupe cite aussi HAKEN, ANDROMEDA (le côté clinique en moins…), Devin TOWNSEND (les guitares), ANIMALS AS LEADERS, OCEANSIZE

Comme bien souvent avec ce genre musical, les écoutes répétées permettent progressivement de saisir en profondeur toutes les subtilités techniques, d’écriture de Synaesthetic. Elles donnent de même une épaisseur supplémentaire à ces 9 compositions le plus souvent solidement rythmées, réussies et ambitieuses. Du grand art avec la manière !

Stems From The Inner World Of Us (live) : cliquez ici

Synaesthetic :
01 : Ouverture – 02 : Reversed Algo:Rythm – 03 : Begging For Emotion – 04 : One In Thousands – 05 : Error#9829 – 06 : Missing Archives – 07 : Stems From The Inner World Of Us – 08 : Galatea I : The Vision – 09 : Galatea II : The Design – The Research – The Result
Ben
Date de publication : lundi 30 avril 2018