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14/07/2018
Ballads of the godless
1968
 
Après deux EP, 1968 et Fortuna Havana, sortis respectivement en 2016 et 2017, ce quatuor britannique sort son premier album. Il est plus qu'évident que le visuel de Ballads Of The Godless clame haut et fort les influences et les références du groupe : couleurs saturées et contrastées (psychédélisme), nudité (libération sexuelle), uniforme (la guerre du Vietnam battait alors son plein), tout rappelle cette année de 1968 où le Rock psychédélique, qui a dynamité les codes trop sage de la Pop Music, se voit confronté à une électrification toujours plus intense. 1968. Cette année-là, Jimi HENDRIX publia son référentiel Electric Ladyland, CREAM Wheels Of Fire, double album mi-studio mi-live, BLUE CHEER son rugueux Vincebus Eruptum (puis le plus dompté Outsideinside), STEPPENWOLF ses deux premiers albums (introduisant au passage le terme Heavy Metal dans la musique via le tube Born To Be Wild)...

Voilà pour l'inspiration... Par contre, musicalement, 1968 s'avère être une créature du 21ème siècle, utilisant certes des éléments datant de la charnière entre les décennies 60 et 70, mais privilégiant un son massif et puissant typique de notre époque. Sur la plupart des morceaux, l'assise rythmique consiste en un attelage énorme entre des lignes de basse ventrues et une batterie sèche et peu avare dans son jeu de cymbales. Viennent se greffer des riffs charbonneux, le tout se mettant souvent en mode rampant, sur des tempos lents ou médium. Majoritairement rauque (quoique sans excès), le chant se réserve quelques incursions plus claires, tout à fait bienvenues.
Le versant psychédélique transpire dans les interventions saturées d'une guitare solo dégoulinant d'un feeling typique du Blues Rock. Sur Chemtrail Blues, le groupe se lance même avec succès dans un exercice du Blues Rock psychédélique bien défoncé, avec une guitare solo bien hendrixienne. L'influence de HENDRIX refait ostensiblement surface sur le titre de clôture, Mother Of God, qui suinte le trip sous LSD.
Sur l'instrumental S.J.D., 1968 ose même le mélange guitare acoustique, guitare électrique en son clair et piano, aérant ainsi fort agréablement le milieu de l'album.

Histoire de donner des repères, on pourrait évoquer du Stoner Metal musclé, du Sludge juteux à la CORROSION OF CONFORMITY, voire les moments les plus lourds de SOUNDGARDEN, avec donc une bonne part de l'héritage du Blues Rock psychédélique. Ce qui nous fait un début discographique suffisamment solide pur envisager sereinement la suite des événements.
Alain
Date de publication : samedi 14 juillet 2018