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30/07/2018
The forestroamer
WOEBEGONE OBSCURED
 
Depuis sa formation en 2003, ce groupe danois de Doom Metal ne s'est pas distingué par sa productivité puisque The Forestroamer n'est que son troisième album. Il y eut tout d'abord Deathstination en 2007, puis six ans plus tard Marrow Of Dreams (2013), avant une nouvelle attente longue de cinq ans. Pour être complet, WOEBEGONE OBSCURED a publié deux Eps, soit respectivement Deathscape XXXIV en 2014 (comportant trois titres du groupe et deux reprises, l'une de Call From The Grave de BATHORY, l'autre de Xavier de DEAD CAN DANCE) et Woebegone Obscured en 2016 (un titre Woebegone, l'autre Obscured). Certes, la productivité semble bannie du champ d'action de WOEBEGONE OBSCURED, mais, à l'écoute de The Forestroamer, on ne peut que féliciter le groupe d'avoir mis à profit ces délais pour produire une œuvre aussi intense.

Basiquement, WOEBEGONE OBSCURED produit du Doom Death Metal, raison pour laquelle l'auditeur se trouve confronté aux éléments identitaires classiques du sous-genre. Les riffs sont massifs ; la section rythmique peut tout autant marteler lourdement sur les parties lentes que charger massivement sur les séquences plus rapides ; les vocaux relèvent majoritairement d'un registre caverneux peu articulé, quoique demeurant totalement expressif et vindicatif. Si l'on ajoute à ceci la durée plus que conséquente de trois des cinq pistes (étagées entre dix et douze minutes), on ne peut que valider la parfaite maîtrise du combo des règles inhérentes au Doom Death.

Fort heureusement, il ne s'agit pas que de cela, loin s'en faut. WOEBEGONE OBSCURED attache en effet une importance toute particulière aux ambiances. D'où la présence ponctuelles de plages relevant de l'Ambient, mais surtout le travail parallèle exercé par la seconde guitare qui, par contraste avec les rythmiques granitiques, se plaît à tisser des motifs plus clairs, parfois mélodiques, parfois plus distordus. Loin de paraître contradictoire, cette cohabitation installe au contraire une atmosphère de déliquescence et de paranoïa tout à fait propice.

Ce à quoi il faut ajouter de salutaires alternatives aux vocaux d'outre-tombe, avec des ponctuations de chant masculin clair (perfectible) et des parties féminines atmosphériques sur le titre éponyme. Bien que pas inédite du tout, cette formule introduit une multiplicité de registres qui évite l'effet trop fréquent à l'écoute du Doom Death : la monotonie.

S'il faut attendre encore de longues années pour entendre un résultat aussi prenant, alors je suis prêt à patienter.

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Alain
Date de publication : lundi 30 juillet 2018