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02/10/2018
Set fire to the sky
HYPNOS
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Le groupe suédois HYPNOS a d'ores et déjà publié un album sans titre en 2014 et Cold Winds en 2016. La perte de son chanteur initial aurait pu être fatal mais finalement, le bon remplaçant étant trouvé en la personne de Linus JOHANSSON, la formation décida de solder sa première période en réenregistrant les titres saillants de son répertoire dans des conditions live en studio, le tout publié en 2017 sous le titre GBG Sessions. Aujourd'hui, HYPNOS nous dévoile neuf nouvelles compositions et je peux vous garantir un résultat jouissif.
HYPNOS a repris à son compte une bonne part du patrimoine Hard et Heavy de la seconde moitié des années 70 à la première des années 80. C'est ainsi que vous dégusterez des plans de guitares jumelles à la THIN LIZZY, des guitares élégantes et tranchantes à la UFO et une approche nerveuse et sans fioritures qu'affectionnèrent des groupes de la NWOBHM comme TYGERS OF PAN TANG et DIAMOND HEAD. Parmi les centaines de formations adoptant une démarche ouvertement passéiste, une bonne partie du public peut commencer à se lasser d'une telle tendance qui aboutit trop souvent à singer le son faiblard de l'époque et à empiler les plans déjà éprouvés. Si HYPNOS ne peut nier ses sources d'inspiration, il faut lui reconnaître à la fois une capacité à écrire des compositions solides et accrocheuses et à proposer une interprétation maîtrisée et enthousiasmante. Sur le premier aspect, la variété est le maître-mot. Vous aimez le Hard Rock mélodique, alors laissez-vous happer par les furieux Looking Out et Get Out, par le nerveux Caught In The Night, par l'éclatant Ain't No Fool, par les félins Tell Me Goodbye et par le titre éponyme. De surcroît, HYPNOS soigne son côté plus lourd avec le long Deadline (plus de sept minutes épiques avec une première partie lourde, lente et menaçante (songez BLACK SABBATH période DIO) qui, dans le dernier quart, débouche sur des solos de guitare incendiaires portés par une accélération. Le bref mais superbe Time Is Running Out nous envoie tout droit dans une musique de Western à la Ennio MORRICONE, avec guitares acoustiques et chant doux. En clôture d'album, un second titre dépassant les sept minutes détonne : chanté en suédois, Slutet s'étire en mode vaporeux et psychédélique, avec notamment une guitare solo déchirante ; vers la fin, alors qu'on ne l'attendait plus, l'accélération nerveuse déboule sans crier gare et termine l'album sur un mode échevelé. Il fut un temps où une telle diversité n'étonnait pas, notamment sur les albums de UFO, SCORPIONS ou THIN LIZZY. Il faut cependant un ciment à cette diversité ; il s'agit en l'occurrence de l'interprétation. Saluons les éternels oubliés de la section rythmique : grosses lignes de basse tendues et batterie très souple et nerveuse. Les deux guitaristes s'illustrent par le feeling et la précision, qu'elles adoptent une approche tranchante ou plus délicate. Enfin, le chant légèrement éraillé fait merveille, dérapant quand nécessaire dans les aigus. Set Fire To The Sky m'a clairement mis un frisson qui m'a rappelé mes premières amours dans le Hard et le Heavy : ce groupe à la classe, tout simplement. Vidéo de Caught In The Night cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 2 octobre 2018 |