19 / 20
09/12/2018
Rainier fog
ALICE IN CHAINS
 
De temps en temps, ma curiosité, mon amour pour la musique, les musiciens, m’entraînent à pousser les portes d’univers que je connais peu…
J’ai vécu le grunge comme un drame… Ce courant majeur du Rock, apparu à Seattle et Washington aux États-Unis au début des années 90 a refermé la page dorée (et insouciante) de la musique à claviers et mélodies sirupeuses. Et dire que ce Rock est pesant et dépressif est un euphémisme… Le grunge a connu ses drames...
Difficile de ne pas rappeler l’impact qu’à eu le Smells Like Teen Spirit (album Nevermind) de NIRVANA en 1991 (et la mort, entre autre, de Kurt COBAIN en 1994) et l’importance du label Sub Pop. Mais avant le succès planétaire du grunge et à partir du milieu des années 80, des groupes comme TAD, SOUNDGARDEN, LES MELVINS, MUDHONEY, voire PEARL JAM formé en 1990 et ALICE IN CHAINS se préparaient à devenir les stars de ce style musicale et en connaître un succès mérité.
J’ai toujours trouvé ALICE IN CHAINS un peu en marge des autres groupes.
Certes, la pesanteur d’un BLACK SABBATH accompagne toujours sa musique, une poésie noire aussi mais le groupe sait aussi flirter avec une sorte de musicalité plus légère, plus fine quand par exemple les lignes de chant deviennent extrêmement mélodiques. ALICE IN CHAINS est peut-être un peu moins torturé tout en triturant sa musique complexe, parfois très compact…et indéniablement mélancolique. L’attitude et le son primitif du punk sont moins marquant dans sa musique...
ALICE IN CHAINS est un groupe extrêmement difficile à définir tant son énergie créatrice semble hors norme tout en étant accessible…
Le Dictionnaire du Rock sous la direction de Michka ASSAYAS de chez Robert LAFFONT décrit ALICE IN CHAINS comme un groupe de Heavy Métal-Rock alternatif...parfois surnommé le JOY DIVISION du Heavy Métal… Je partage cette description.
Ce nouvel album, le sixième studio en plus de 30 ans de carrière, Rainier Fog est une petite merveille…
Et je dois avouer que retrouver le groupe à un tel niveau créatif, d’inspiration est un vrai bonheur. D’autant que William DUVALL, chant, guitare solo, guitare rythmique, guitare acoustique arrivé en 2006 continue d’asseoir sa légitimité artistique au sein du groupe. Non pas qu’il participe tant à l’écriture de l’album, un excellent titre à son actif, So Far Under, et une formidable co-écriture Never Fade avec l’incontournable Jerry CANTRELL, guitariste et également chanteur, maître à penser du groupe depuis ses premiers jours… Ce duo fonctionne à merveille et il est difficile de différencier leur voix sur chaque titre, d’autant quelles s’unissent parfois… En tout cas, William DUVALL a su poursuivre l’œuvre de Layne STANLEY, chanteur, guitariste, à l’origine du groupe et décédé en 2006. A noter que le bassiste Mike STARR est décédé quant à lui en 2011 et remplacé par Mike INEZ. La basse joue un rôle prépondérant dans la musique de ALICE IN CHAINS et le parfait mixage proposé ici en montre toute la beauté. La production est un modèle du genre.
Le batteur Sean KINNEY, présent à la naissance du groupe continue d’accompagner les compositions du groupe de son talent…
Cet album est addictif, les 54 minutes sont denses et face à l’obscurité, ALICE IN CHAINS parvient toujours à laisser un coin de fenêtre ouvert… La musique de ALICE IN CHAINS, c’est un peu le Ying et le Yang des Taoïstes… Jamais tout blanc, jamais tout noir mais les deux à la fois…
Je suis impressionné par une telle œuvre et comprend pourquoi ce groupe a connu un tel succès.
Le groupe se produira le vendredi 28 mai 2019 à l’Olympia de Paris.

Never Fade : cliquez ici
Rémifm
Date de publication : dimanche 9 décembre 2018