2018 s'acheminant vers sa fin, on pensait avoir fait le plein d'albums marquants pour l'année et voilà que nous parvient cette splendeur : Deus Vult par les Polonais de EVANGELIST. En matière de Doom Metal épique, il faut bien dire que le groupe vient de livrer une œuvre parfaite en tout point. EVANGELIST s'inscrit dans la tradition d'un Doom Metal très clair, qui ne croule pas sous le poids de ses rythmiques ; à aucun moment, la lourdeur ne devient excessive et les compositions, même lentes, demeurent dynamiques. C'est ainsi que le batteur concilie une frappe sèche et une excellente animation, à force de détails (contretemps, cymbales). Les lignes de basse apportent certes une certaine épaisseur mais elles se plaisent à se montrer claquantes. Quant aux guitares, elles se montrent tout aussi à l'aise dans les riffs laconiques que dans les harmonies et les solos mélodiques. Occasionnellement, un break de guitare acoustique crée une enjolivure bienvenue.

Particulièrement articulé et expressif, le chant sait se montrer ample et puissant, sans pour autant avoir recours à des démonstrations. La faculté du chanteur à passer sans faillir d'intonations de gorge graves à des envolées plus aiguës s'avère proprement impressionnante. En sus du travail mélodique des guitares, c'est bel et bien le registre vocal qui apporte ce souffle épique, et non pas de sempiternelles cavalcades rythmiques ou des arrangements pompeux comme on entend trop. Même la durée des compositions (à l'exception des plus de huit minutes du titre final, Eremitus (Keeper Of The Grail) demeure raisonnable et ne donne pas lieu à des débordements.

Classique, le Doom Metal de EVANGELIST l'est assurément mais au meilleur sens du terme, parvenant à une harmonie quasiment parfaite entre toutes les composantes de ce genre. A vrai dire, en dépit du genre pratiqué et de la sombre imagerie médiévale retenue par le groupe Deus Vult me fait l'effet d'un album franchement lumineux. L'éclat du Graal, sûrement... Une bien belle récompense pour ce groupe qui a eu toutes les peines du monde à venir à bout de ce troisième opus (après In Partibus Infidelium en 2011 et Doominicanes en 2013) dont l'enregistrement était initialement prévu en 2015 ! La foi déplace des montagnes et EVANGELIST a la foi chevillée au corps et à l'âme !

Vidéo de Memento Homo Mori cliquez ici

Alain
Date de publication : mardi 1 janvier 2019