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26/01/2019
Embrace of the templess aeon
HECATE ENTHRONED
 
Dans la seconde moitié de la décennie 90, on a pu croire que la formation britannique HECATE ENTHRONED était un concurrent sérieux pour ses compatriotes de CRADLE OF FILTH, qui dominaient alors le domaine du Black Metal symphonique. A l'appui de ses espoirs, pas moins de trois albums solides, tous parus sur le label Black End. La reconnaissance publique tardant, les années 2000 furent quelque peu difficiles pour le groupe qui ne publia qu'un album en 2004 (Redimus, chez Candlelight records). Pour autant, le groupe n'abdiqua pas sa foi et refit surface en 2013 avec l'album Virulent Rapture.

Embrace Of The Templess Aeon poursuit la série en proposant une fois encore un Black Metal symphonique classique mais solide. HECATE ENTHRONED se montre percutant et à l'aise sur les trois titres relativement concis (quatre-six minutes) mais s'ébat avec encore plus d'aisance sur les cinq compositions plus imposantes (entre six et neuf minutes). Ces dernières donnent tout loisir au groupe de mettre en place des séquences successives et de créer une théâtralité combinant agressivité et emphase.

Le versant agressif est notamment incarné par une batterie sèche, très mobile, aussi capable de marquer laconiquement le tempo sur les parties les plus pondérées que de s'emballer véhémentement quand l'ensemble se lance dans de vives cavalcades. Les guitares assènent des riffs rêches mais nettement dessinés, les riffs en trémolo typiques du Black Metal complétant le tableau. Quelques plans mélodiques se glissent également dans le paysage.

Pour autant, le versant mélodique s'avère plus franchement pris en charge par des synthétiseurs sur lesquels reposent les orchestrations symphoniques omniprésentes. Les concernant, il y a fort à parier que les inconditionnels du True Black Metal continueront à afficher leur dédain, tandis que les convertis au Metal symphonique reprocheront l'absence d'un véritable orchestre. Laissons de côté les grincheux éternels et soulignons que ces arrangements orchestraux, s'ils ne révolutionnent rien, n'en sonnent pas moins de manière crédible, injectant une dynamique cinématographique au Black Metal vivace et racé de HECATE ENTHRONED. Qui plus est, ils ne consistent pas uniquement en des imitations synthétiques de parties massives de cordes et proposent fréquemment des sonorités de piano, dynamiques ou romantiques.

Du côté vocal, le registre majoritaire demeure le coassement haineux (un brin en retrait dans le mixage), ponctuellement concurrencé par des passages plus caverneux et articulés, relevant nettement de la tradition Death Metal. Sur trois titres, et notamment sur le très réussi Goddess Of Dark Misfits, on ne peut que saluer la présence impérieuse du chant féminin puissant et assuré, assuré par Sarah Jezebel DEVA, connue pour ses participations aux œuvres de CRADLE OF FILTH, THERION, MORTIIS, GRAVEWORM, THE KOVENANT ou encore MYSTIC CIRCLE.

Il n'y a aucune faute de goût sur cet album solide qui incarne de manière crédible le classicisme du Black Metal symphonique originel, avec des nuances Death Metal sur le plan vocal.

Vidéos de Temples That Breath cliquez ici et de Revelations In Autumn Flame cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 26 janvier 2019