15 / 20
23/02/2019
Stygian dreams
ASPHODELUS
 
Le trio finlandais ASPHODELUS a débuté ses activités en 2012 sous le patronyme de CEMETARY FOG et n'avait, jusqu'à présent, livré que des démos et des EP. Fort logiquement, Stygian Dreams constitue son premier album et présente un univers musical fortement ancré dans le foisonnement du Doom Death des années 90. Des indices de cette filiation ?

En premier lieu, le son plutôt clair et sec qui évoque bel et bien les productions underground de l'époque, plutôt que les mises en forme calibrées et cliniques actuelles. Inévitablement, le rendu d'ensemble sonne daté mais dégage des vibrations crépitantes absolument pertinentes.
Ensuite, les vocaux demeurent invariablement gutturaux et écorchés, sans toutefois sombrer dans la monotonie ; en effet, la diction demeure articulée et, surtout, l'expressivité demeure bien présente, mettant en exergue l'agressivité, voire la férocité.

Les riffs de guitare s'avèrent étonnamment rêches et peu épais, relevant davantage du domaine du Heavy Metal obscur ; dans ce domaine, il faut plus s'attendre à de l'aridité qu'à de la lourdeur. Les inserts solo sonnent de manière plus mélodique, dégageant des motifs simples et mélancoliques. Dans un ordre d'idée analogue, le son très sec de la batterie est peu propice à l'installation d'un jeu lourd ; pour autant, l'animation rythmique se fait tout aussi intense dans les parties enlevées que sur les passages plus lents. Les lignes de basse ne sont guère plus épaisses, préférant une approche plus claquante et dynamique.

Dernier élément crucial dans l'identité sonore de ASPHODELUS, les nombreux arrangements atmosphériques, basés sur des guitares acoustiques et surtout sur des synthétiseurs aux sonorités tout droit sorties des années 80 et 90. C'est souvent cheap mais c'est justement ce côté daté qui renforce l'aura cryptique de cet album qui n'aurait en rien déparé dans les sorties du label Century Media au tout début des années 90 (souvenez-vous des débuts de TIAMAT!).

En somme, Stygian Dreams comporte objectivement des imperfections mais il dégage un charme suranné qui me convient à merveille.

Vidéo de The Hourglass Infernal : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 23 février 2019