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28/02/2019
Fresh grass
GRASS
 
Originaire de Brooklyn, le quartette baptisé GRASS ne doit pas être confondu avec un parfait homonyme de Philadelphie, adepte de Sludge et aujourd'hui dissous. Ce GRASS-là nous arrive étiqueté Stoner, ce qui n'est certes pas erroné à l'écoute des lignes de basse épaisses et saturées ou des riffs charbonneux. Cela dit, il me semble que ce premier mini-album développe d'autres réseaux référentiels.

Ainsi, cette manière très distincte de riffer et certains breaks rappellent les débuts de BLACK SABBATH. De même que le chant de gorge modulé se situe globalement dans la tradition du jeune Ozzy OSBOURNE, voire de Scott Wino WEINRICH (THE OBSESSED, SAINT VITUS). La référence aux géniteurs du Heavy Metal ne constitue certes pas une preuve d'originalité folle mais elle demeure un gage de bon goût. On retrouve en effet ces ambiances lourdes et lugubres, si caractéristiques des débuts du Heavy Metal et, ultérieurement, du Doom traditionnel.

Par ailleurs, certains passages révèlent des influences issues du Blues Rock, tel qu'il fut pratiqué par CREAM (le côté démonstratif en moins) et par BLUE CHEER dans la seconde partie des années 60, avec notamment un groove épais qui anime la lourdeur évoquée ci-dessus.
Le trait commun entre les deux pôles d'inspiration sont les solos de guitare incisifs, saturés, avec un phrasé bluesy pertinent.

Les références sont de bon goût, les compositions sont solides et fermement structurées, la production sèche mais claire et puissante. Reste à renforcer la personnalité de l'écriture qui permettrait à GRASS de se distinguer des nombreux groupes pratiquant peu ou prou le même type de mélange. En attendant, les fans de Stoner, de Heavy Blues, de Doom traditionnel et de Heavy Metal originel peuvent prendre date en se roulant dans l'herbe fraîche.
Alain
Date de publication : jeudi 28 février 2019