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09/11/2019
Poison stuff
BLACK RIVER SONS
 
Ce n'est pas la première fois qu'une formation originaire du nord de l'Hexagone (en l'occurrence de Lille) s'illustre dans un registre relevant du Rock sudiste. Les plus anciens se souviennent avec émotion des deux premiers albums de STOCKS. Autres temps, autres mœurs, BLACK RIVER SONS se revendiquent également du Rock sudiste mais en privilégie une approche nerveuse, tranchante, en cela fortement recommandable aux fans de Hard Rock.

Certes, certaines des caractéristiques du Rock sudiste tiennent bien leur rang : guitare slide, rythmes Boogie, Blues acoustique, plans de guitares jumelles, rigueur binaire purement Rock'n'Roll, effluves Country... Les garçons de BLACK RIVER SONS manient tout ceci avec brio.

Pour autant, servi par une production et un mixage privilégiant clarté et dynamique, le son global adopte volontairement une approche directe, fière et énergique. L'écoute d'un titre comme Born Again fait irrémédiablement venir à l'esprit le AC/DC de Powerage, avec son approche binaire et tendue. D'une manière générale, rendons à César ce qui lui revient, et donc attribuons l'essentiel de cette netteté rythmique à des lignes de basse épaisses mais souples d'une part, à une batterie qui sait se faire strictement et sèchement binaire mais ais aussi se montrer plus complexe. Au total, le duo rythmique amène autant de force que de groove.

Les riffs de guitare sont de leur côté loin d'être émoussés, même si je trouve que les solos se montrent plus incisifs encore, dans la droite lignée de LYNYRD SKYNYRD à ses débuts ou de MOLLY HATCHET, voire de ZZ TOP.

Se montrant tour à tour féroces et conquérants, sensibles et fragiles, les fistons de la rivière noire délivrent un fort bel album qui peut aussi bien convenir aux fans de Rock sudiste (hé, les inconsolables du REVEREND BLUES GANG, séchez vos larmes !) qu'aux nostalgiques de groupes de Hard comme GREAT WHITE, voire aux aficionados d'une formation contemporaine comme BLACK STONE CHERRY.

En tout état de cause, voilà un groupe en pleine possession de ses moyens, non pas confit en dévotion devant le patrimoine sudiste mais bien disposé à s'en servir pour envoyer du bois de façon à ne pas paraître passéiste. Valeureux et chaleureux : de quoi passer l'hiver à l'aise...

Vidéo de Charcoal's Blues : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 9 novembre 2019