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31/01/2020
Gravitas
DEAD KOSMONAUT
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Fin 2019, j'avais eu l'occasion de clamer tout le bien que je pensais du Hard Heavy altier proposé par le groupe suédois DEAD KOSMONAUT sur son EP Rekviem (cliquez ici). Après Expect Nothing, sorti confidentiellement en 2017, ce second album de DEAD KOSMONAUT place la barre haut de par la qualité de l'interprétation et des compositions.
Concernant le premier des deux aspects, on retrouve avec ébahissement le chant divin de Pelle GUSTAFSSON, digne continuateur des pratiques des meilleurs vocalistes Metal à la DIO et DICKINSON, avec la chaleur et l'expressivité des grands du Hard Rock (le velouté de COVERDALE jeune, notamment). C'est bien simple, cet homme peut sans coup férir côtoyer les Russell ALLEN, Jorn LANDE, Mats LEVEN et Ray ALDER, le must actuel en matière de chant Metal et Hard à mon sens. Il peut planer très haut, au sommet de la puissance, comme se faire plus intimiste et caressant, le tout sans jamais hurler, hululer, gronder ou grogner. Un grand, je vous dis...Outre ces qualités intrinsèques, le vocaliste a pris grand soin de ses lignes vocales et des arrangements qui les enrichissent (parties doublées, choeurs). Du côté des guitares, il faut plutôt se focaliser sur l'excellence des interventions solos, très maîtrisées et expressives, dans la droite lignée de la pratique des Ritchie BLACKMORE (DEEP PURPLE, RAINBOW), Michael SCHENKER (UFO, MSG) et Randy RHOADS (Ozzy OSBOURNE). Même si on peut louer la sécheresse intransigeante, quoique non dénouée d'élégance des riffs, il faut bien admettre que, d'un point de vue rythmique, l'essentiel de la puissance se trouve charriée par des lignes de basse nerveuses et par une batterie tout autant basée sur la grosse caisse que sur les toms et la caisse claire. En somme, il n'y a rien de rythmiquement extravagant, juste une précision techniquement impitoyable et émotionnellement imparable. Pour enrichir l'ensemble, des claviers en mode 70's ajoutent en fond des ambiances brumeuses, grandioses, finalement essentielles dans l'équation finale. Du côté de l'écriture, DEAD KOSMONAUT évoque les débuts de QUEENSRYCHE ou l'élégance complexe de FATES WARNING, avec une touche épique occasionnelle. Surtout, Gravitas se trouve de facto divisé en deux parties. La première recèle quatre compositions aux formats standard (quatre-cinq minutes) dans lesquelles DEAD KOSMONAUT déploie le dispositif décrit ci-dessus, au fil de tempos médium, seul le magnifique The Spirit Divide faisait montre d'une nervosité rythmique plus affirmée. La seconde partie comporte deux pistes brèves (moins de deux minutes), Gravitas (guitare acoustique, basse et claviers, tout en retenue) et Dead Kosmonaut – Part I (magnifiques entrelacs de choeurs masculin et féminin, avec claviers en fond). Leur brièveté contraste pour le moins avec les plus de onze minutes respectives de Hell / Heaven et Dead Kosmonaut – Part II. Sur des formats aussi confortables, le groupe prend soin d'installer ses ambiances, d'agencer une architecture subtilement complexe de séquences successives. Ainsi, Hell / Heaven débute doucement avec une voix douce, une guitare en son clair, quelques touches de piano, avant l'arrivée tout aussi lumineuse de la guitare solo. Ce n'est qu'une fois le cap des quatre minutes passé que les riffs et le tandem rythmique entrent en scène, de manière rampante, le chant se faisant plus mordant. Ce chassé-croisé entre douceur et épaisseur relative se poursuit dans une véritable logique progressive. Dead Kosmonaut – Part II impose d'entrée de jeu une approche plus Metal, avec une rythmique lourde, un tempo lent, des riffs pesants ; un dispositif qui rappelle les grandes heures de BLACK SABBATH avec Ronnie James DIO (Heaven And Hell, The Sign Of The Southern Cross...). Rarement aura-t-on combiné aussi superbement élévations célestes et puissance tellurique, sans parler de la dose de mélancolie qui ne déplairait pas chez les amateurs de Doom Metal mélodique. Appuyé par des choeurs et des arrangements d'un orgue, le final impressionne par son inéluctable progression toute liturgique. Définitivement hors du temps et des étiquettes faciles, ce second album de DEAD KOSMONAUT constitue une œuvre profonde, envoûtante, d'une grande richesse, qui demande des écoutes répétées et attentives pour en saisir toute la substance. Pour ma part, vous l'aurez compris, je suis totalement conquis. Vidéo de Black Tongue Tar : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 31 janvier 2020 |