17 / 20
21/02/2020
An end to rumination
TREURWILG
 
Je vous le dis comme je le pense, les quatre Brabançonnais de TREURWILG ne respirent ni la joie de vivre, ni l'amour du prochain. A croire que vivre dans les environs de Tilbourg condamne fatalement à développer des tendances dépressives, une attitude suicidaire et une approche globalement misanthropique ! An End To Rumination est le second album studio du groupe, succédant à Departure (2016).

Il est ici question d'un Doom Death Metal particulièrement mélancolique, dont les longues compositions (entre six et douze minutes) alternent avec pertinence des moments rugueux et des plages plus atmosphériques. S'agissant de la première facette évoquée, l'auditeur se prend pleine face des rythmiques âpres et rugueuses, avant tout caractérisées par des riffs granuleux et crépitant. Dans ces moments, les vocaux se font rauques et caverneuses, avec des intonations déchirantes et aigres qui évoquent immanquablement l'irrémédiable âpreté propre à certains vocaux Black Metal. Dans ce contexte, la sécheresse relative de la production s'avère être un atout authentique, tant l'ensemble sonne de manière authentique, jusque dans le rendu crasseux et malsain.

Le versant Doom ne cohabite pas avec les fondations Death et les effluves Black, mais s'y love, s'y confond de manière obscène. En la matière, on appréciera la lourdeur funeste de nombre de rythmiques, ainsi que la lenteur relative des tempos. Surtout, on saluera la multiplication salutaire des plages atmosphériques (souvent renforcées par des nappes de claviers aux sonorités datées) qui confèrent à l'ensemble de l'album une allure de marais méphitique, aux émanations délétères.

L'authenticité et la crédibilité du propos n'ont d'équivalents que la force impactante d'un album, pourtant auto-produit. Une réussite musicale à laquelle il faut adjoindre un coup de chapeau pour ce visuel de pochette, à savoir une photographie en noir et blanc, à la sensualité livide, dépourvue de tout logo. Quel soulagement que de ne pas avoir à affronter un logo anguleux et indéchiffrable, une quelconque figure ésotérique, diabolique ou on ne sait quel motif monstrueux ! Géré en auto-production, TREURWILG conserve une parfaite maîtrise de sa musique, de son son et de son image... et cela lui réussit on ne peut mieux !

Vidéo (statique) de Shallow Pools Of Grief : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 21 février 2020