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26/02/2020
Terrifiant
TERRIFIANT
 
La vague de reviviscence du Heavy Metal des années 80 submerge à nouveau nos rivages, cette fois-ci en provenance de nos voisins belges. TERRIFIANT, ce sont cinq Bruxellois qui n'hésitent pas à introduire une forte dose de dérision dans un contexte extrêmement codifié. Rien que les pseudonymes retenus par les muscieins révèlent un esprit déconneur. Jugez plutôt : Lord Terrifiant officie au micro, ZZ Slop et Slime Valdi aux guitares, Sniffany Bags à la basse et, le must, Alcoloic à la batterie. Même l'illustration de pochette en mode comics dénote de ce sens du détournement, avec un Lord Terrifiant hirsute trônant parmi ses démons aux airs plus abrutis les uns que les autres.

Cela dit, musicalement parlant, TERRIFIANT se montre à la hauteur de son logo ultra-classique : métallique et tranchant. L'ensemble du patrimoine de JUDAS PRIEST sert de base aux compositions : riffs secs et affûtés, rythmiques carrées, vocaux nerveux, refrains virils. A la fin des années 70 et au tout début des années 80, cette formule initialement par popularisée JUDAS PRIEST se trouva reprise à bras le corps par ces centaines de groupes qui y injectèrent une bonne grosse dose de hargne supplémentaire, de frénésie et de vitesse. Qu'on songe en vrac à ACCEPT, PICTURE (à ses débuts), ACID, ADX ou OMEN, les exemples sont légions. Quatre décennies plus tard, la démarche de TERRIFIANT s'avère analogue, avec des titres classiquement et efficacement construits, portés par une interprétation fougueuse. Au four et au moulin, les deux guitaristes décochent des riffs accrocheurs et multiplient les plans jumeaux, ainsi que les solos concis mais intenses. Ils sont soutenus dans leurs œuvres mais des lignes de basse dynamiques et tendues, le batteur se chargeant de développer un jeu intense, avec roulements de toms et cymbales à gogo.
Le timbre du chanteur impose sa marque éraillée et agressive, avec de fréquentes montées dans les aigus, la référence la plus évidente demeurant Udo DIRKSCHNEIDER.

Si TERRIFIANT s'ébroue agilement dans les contextes concis, il donne toute satisfaction sur le morceau le plus long de l'album, à savoir Iron Mountain, qui domine les débats du haut de ses plus de sept minutes. Sur un tempo enlevé et un rythme haché, le groupe file avec panache, le titre se terminant par d'incessants duels de guitares, soutenus par un fort judicieux arrangement d'orgue. Une merveille !

Ce premier opus se clôt par une reprise de Heartbreaker, pépite de Hard Pop explosive immortalisée par Pat BENATAR en 1979 sur son premier album. Le résultat obtenu par TERRIFIANT est plus tranchant, même si la version originelle conserve étrangement un avantage en termes d'intensité et d'explosivité.

A l'arrivée, TERRIFIANT s'avère on ne peut plus crédible dans son entreprise, l'inspiration passéiste se trouvant largement transcendée par une interprétation passionnée et ô combien remuante. Sur scène, le groupe doit faire une impression réellement terrifiante !

Vidéos de Devil In Transport cliquez ici et Metal And More cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 26 février 2020