15 / 20
05/04/2020
Sign of the devil
DOPELORD
 
Depuis le début de la décennie 2010, les quatre Polonais alignent avec régularité des menhirs taillés dans le Stoner Doom le plus massif qui soit. C'est ainsi que Sign Of The Devil prend la suite de Magick Rites (2012), de Black Arts, Riffs Worship & Weed Cult (2014) et de Children Of The Haze (2017).
Avec ce nouvel album, le quartette s'inscrit plus que jamais dans la tradition des formations de Stoner les plus trapues, les plus épaisses : BONGZILLA, WEEDEATER, leurs compatriotes de BELZEBONG...

En conséquence de quoi, les tempos sont lents ou médiums, plus rarement enlevés, comme sur le dernier quart du morceau Doom Bastards ou sur le quasi-Punk Headless Decapitator. Les riffs demeurent basiques, organiques, charbonneux et gras. Les solos répondent en tous points aux préceptes édictés de longue date par le grand maître IOMMI : phrasés bluesy, nervosité, tranchant mais toujours du feeling. Les lignes de basse sonnent comme une centaine de lignes haute tension, tout en ayant cet aspect ventru qui plaît tant aux adeptes du Stoner. Le batteur sait se faire lourd et laconique, mais il se tient prêt à développer un jeu plus dense quand cela s'avère nécessaire. Quant au chant, il demeure généralement clair, laconique et articulé, digne d'une affiliation à Ozzy OSBOURNE ; on note toutefois une capacité à crisper le ton.

Rien que de très classique donc. Cependant, DOPELORD se distingue de la meute de formations Stoner Doom en conservant un son très lisible, refusant de sombrer dans la facilité d'un magma de saturation. Cela permet de sentir chaque riff, chaque pulsation rythmique, chaque intonation, chaque refrain. Par ailleurs, la variété des tempos et des styles - du Stoner ou pur Doom en passant par la charge Punk – éloigne tout risque de monotonie.

On se doit même de saluer tout particulièrement les dix minutes du titre Doom Bastards, dont l'introduction s'avère presqu'Ambient, avant de muter vers de longues minutes instrumentales de guitares claires et paisibles ; au bout de trois minutes et quelques, une rythmique pesante se met enfin en branle, le chant entre en lice (avec même un bel effet de chant doublé) ; à deux minutes de la fin, tout le monde se met au petit trot et les vocaux se font plus rauques et agressifs. Chaque partie demeure simple dans sa conception et dans son exécution, mais force est de constater que ce triple agencement dénote une saine ambition.

Dégustez cet album : cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 5 avril 2020