Actif depuis 2011, ce quartette originaire de Vérone n'a cependant produit son premier album, Superbeast (soit la traduction en anglais du nom du groupe), qu'en 2016. Après quatre années, voici le successeur, sobrement baptisé God. On peut d'entrée de jeu saluer la démarche du groupe qui vise à se forger un son qui lui est propre, en empruntant au Doom Metal, mais aussi au Sludge, au Post Metal.

Mise en valeur par un son implacablement puissant mais respectueux des nuances et de la variété des ambiances, la potion concoctée par MEGATHERIUM repose sur des rythmiques massives, avec une basse claquante, des riffs de guitare nettement dessinés mais au rendu crasseux, et une batterie qui combine martèlement impitoyable et fioritures un peu plus variées. Quand cet ensemble se met en branle, on se sent écrasé par un pachyderme en marche, avec de surcroît une sensation de lancinante hypnotique palpable. Fort heureusement, afin d'éviter l'écueil du monolithisme et son corollaire, la lassitude, le groupe ponctue ces lourdes et sombres progressions de nombreux breaks, (rarement) plus nerveux, (souvent) plus atmosphériques, aux mélodies troubles.
Tour à tour posé et clair ou plus raque et animé, le chant mise également sur un minimum de variété, sans jamais renoncer à se faire expressif, généralement porteur de colère et de douleur.
De surcroît, on relève de nombreux bruitages qui pullulent en fond sonore, créant un fourmillement typiquement psychédélique. On ne vous parle pas ici du versant lumineux et gentillet du psychédélisme, mais bien de son pendant flippant, paranoïaque et déstabilisant.

Au total, God peut s'attirer les faveur des amateurs de Doom à la KRUX, de Sludge Doom, de Stoner Doom, du Post Metal à la ISIS, du grunge à la ALICE IN CHAINS : excusez du peu ! Une chose est certaine, MEGATHERIUM propose un passionnant voyage, et pas simplement un exercice de Metal de plus.

Vidéo de The Eye : cliquez ici

Alain
Date de publication : dimanche 26 avril 2020