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04/07/2020
Dirty white blues
EL ROYCE
 
Depuis leurs débuts discographiques, les Nantais d'EL ROYCE ont su retenir notre attention, voire carrément nous conquérir, comme en témoignent les chroniques de leur premier EP (cliquez ici) et de leur premier album (cliquez ici). Le quartette ne nous déçoit vraiment pas avec Dirty White Blues, puisque j'affirme que tout groupe prétendant se lancer dans le Hard Rock ou le Heavy Rock devrait écouter cet album, afin de comprendre comment on peut s'emparer d'un héritage s'étalant sur plusieurs décennies, afin d'en livrer une mouture tout à fait actuelle.

Facétieux, le quartette a placé en début d'album, non pas un leurre, mais un exercice de style, réussi mais pas définitivement représentatif de l'essentiel du répertoire proposé ici. Ainsi, Get Some Dirty White Blues résonne (formidablement) comme un Blues Rock authentique, avec guitare slide lancinante, rythme de chant d'esclaves, chant filtré et choeurs en mode gospel. Avec aussi au bout d'un moment une rythmique électrique en mode Boogie roide. Plus vrai que nature...

Excellente entrée en matière mais, dès le morceau suivant, l'irrésistible Cold As Ice (titre curieux pour un morceau chaud comme la braise !), on évolue dans le domaine du Hard Rock nerveux mais classieux, teigneux mais profondément mélodique, sorte de point de ralliement idéal pour les fans de THE ANGELS, de THE CULT, voire de MÖTLEY CRÜE. Le reste de l'album ne va guère démentir cette orientation, au gré de compositions mid-tempo, carrées, solidement pourvues de riffs tranchants, de lignes de basse trapues et de lignes de chant nerveuses mais modulées, de refrains addictifs. Avec en prime un orgue en feu sur Snake Boogie Shake, une belle introduction mélodique à la THE BEATLES sur le long Ride The Cannon Ball, le final piano-slide sur Lucha Libre-A Way Back Home.

Bref, on trouve toujours les petits détails qui entraînent les titres vers une dimension supérieure. Certes, d'un point de vue strictement stylistique, EL ROYCE n'innove en rien mais la solidité des compositions, la justesse des arrangements, la maîtrise et l'énergie vitale dans l'interprétation emportent haut la main l'adhésion.
Voilà un disque qui fait vraiment du bien en ces temps moroses.

Vidéos de White Night Black Cadillac cliquez ici et de Snake Boogie Shake cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 4 juillet 2020