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03/08/2020
Sea of deep reflections
LAPSUS DEI
 
Le quartette chilien LAPSUS DEI a vu le jour en 1998 et Sea Of Deep Reflections son quatrième album, faisant suite à Beyond The Truth (2005), Sadness Reflections (2013) et In Our Sacred Places (2015). En dépit de cette longévité et de cette discographie honorablement fournie, j'avoue fort humblement qu'il s'agit pour moi d'une première écoute de ce groupe.

L'introduction du morceau inaugural, Falling Apart (basse, voix claire, arrangements de synthé discrets, batterie martelant, puis entrée en jeu de riffs trapus et saccadés), on comprend que LAPSUS DEI pratique un Doom Metal nettement orienté du côté clair et mélancolique. Pour la partie instrumentale, songez notamment à PARADISE LOST période Draconian Times. Comme tout bon groupe de Doom qui se respecte, le groupe aligne les rythmiques pesantes, les tempos lents, les riffs de plomb, les ambiances déprimées.

Cependant, nombre d'éléments élargissent quelque peu le spectre stylistique. Ainsi, le chant, passant d'un registre médium et clair à des intonations légèrement plus rauques, introduit une dimension torturée, parfois gothique, parfois proche du chant Grunge du défunt Chris CORNELL. En parfait contraste, les vocaux du titre The Last Trip se font intégralement caverneux et rugueux ; le procédé est utilisé, mais seulement partiellement, sur Colossal et Alone I Break. Mis à part créer un décalage entre mélodies mélancoliques et rudesse vocale, le procédé n'apporte rien d'essentiel, même s'il ne s'avère pas néfaste à l'ensemble.
L'omniprésence des arrangements de synthétiseur imitant plus ou moins à propos des cordes renforce l'ambiance mélancolique et gothique.

Surtout, LAPSUS DEI a eu la bonne idée de fuir les structures linéaires et d'écrire des compositions riches en séquences variées, aux ambiances contrastées, avec des animations rythmiques plus complexes qu'il n'y paraît de prime abord. Du coup, on ressent des effluves progressives à la FATES WARNING ou REDEMPTION. C'est particulièrement notable sur les deux compositions qui affichent des gabarits autour de huit minutes, Naufragos et Colossal, mais c'est également valable pour les autres morceaux dont les durées demeurent entre quatre et cinq minutes.

Au final, nous tenons un album que LAPSUS DEI a voulu diversifié, chaque élément convoqué s'avérant par contre éminemment classique et référencé. Nous attendrons le prochain album pour découvrir si la symbiose idéale est au rendez-vous.

Vidéo de Falling Apart : cliquez ici
Alain
Date de publication : lundi 3 août 2020