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26/09/2020
Vertigo
ZAKK SABBATH
 
Groupe fondateur du Heavy Metal dans les années 70, BLACK SABBATH a connu un bref regain artistique et public en 1980 et 1981 avec Ronnie James DIO au micro, avant que d'incessants changements de personnel et une banalisation stylistique ne transforment le reste de la décennie 80 et les années 90 en traversée du désert. Puis, le temps passant, le statut de BLACK SABBATH muta d'objet de dérision, d'irrespect ou d'indifférence à celui de groupe culte. Du coup, cela fait maintenant plus de deux décennies que reprendre le répertoire de BLACK SABBATH, sur album ou sur scène, constitue presque un passage obligé. Il faut bien avouer qu'en tant que "tribute band", ZAKK SABBATH se pose un peu là, de par le pedigree costaud de ses trois membres : Zakk WYLDE à la guitare et au chant (PRIDE & GLORY, BLACK LABEL SOCIETY et bien entendu Ozzy OSBOURNE), le batteur Joey CASTILLO (QUEENS OF THE STONE AGE, DANZIG) et Blasko (Rob ZOMBIE, Ozzy OSBOURNE), excusez du peu !

Le trio a déjà enregistré une flopée de prestations live mais, pour son premier album studio, il a décidé de célébrer ni plus ni moins que le demi-siècle anniversaire de la parution du premier album sans titre de BLACK SABBATH, en reprenant tous ses morceaux, dans l'ordre originel et selon un séquençage proche de l'édition américaine. Soit cinq plages, dont deux accolant respectivement les morceaux Behind The Wall Of Sleep et N.I.B (précédés de l'introduction Wasp) et Sleeping Village et Warning (une reprise du Aynsley DUNBAR RETALIATION, datant de 1967), avec pour introduction A Bit Of Finger.

Une approche puriste, voire fétichiste, qui se retrouve dans l'interprétation au cordeau, éminemment respectueuse des versions originelles, au point de frôler le mimétisme. Certes, le timbre de Zakk WYLDE vient de la gorge et sonne moins nasal que celui du jeune Ozzy, mais il se fait fort de reproduire à la perfection le phrasé dans ses moindres intonations et variations. Certes encore, le jeu du même Zakk en solo est un poil plus tranchant et virevoltant que celui du maître Tony IOMMI, mais il restitue la lourdeur en rythmique, la fièvre des solos, les subtilités acoustiques, ainsi que les influences Blues et Jazz. Quant à la section rythmique, elle abat un boulot admirable, restituant la puissance et la souplesse redoutable du tandem Geezer BUTLER-Bill WARD.

Là où les albums de reprises constituent souvent au mieux un moment plaisant, ce Vertigo (du nom du label européen originel de BLACK SABBATH, Warner Bros s'occupant d'eux aux États-Unis) constitue un hommage incroyablement vivace et vibrant.

Vidéo de The Wizard cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 26 septembre 2020