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24/12/2020
The marble gates to apeiron
ARRAYAN PATH
 
Je ne suis pas loin de penser que les Chypriotes d'ARRAYAN PATH représente le groupe de Power Métal épique le plus injustement méconnu ! En 2013, j'avais écrit tout le bien que je pense de IV : Stigmata, quatrième album du groupe (relire ici : cliquez ici). Hasards et errances des envois promotionnels, le site n'a pas été destinataire des albums suivants – Chronicles Of Light (2016), Dawn Of Aquarius (2017) et le double Archegonoi (2018) -, aussi je me retrouve avec une impatience non feinte ce huitième album, baptisé The Marble Gates To Apeiron.

Retrouvailles couronnées de succès tant ARRAYAN PATH se montre sous son meilleur jour. Certes, le Power Métal étant un genre ultra-codifié, il ne saurait être ici question d'innovation ou de prise de risque stylistique. En revanche, pour ce qui de la qualité des compositions, de la pertinence des arrangements, de la force et de l'expressivité de l'interprétation, ARRAYAN PATH assure comme les meilleurs.
Commençons par les compositions. Relativement concises (quatre-cinq minutes), à l'exception de The Cardinal Order qui émarge à 7'30, elle propose des rythmiques énergiques, souvent propulsées au fil de tempos raisonnablement enlevés, des riffs tranchants rehaussés par des plans plus mélodiques. Le constant souci d'efficacité n'empêche pas que le groupe sache articuler de multiples séquences qui évite toute linéarité.
Afin d'affiner ses tendances mélodiques et épiques, ARRAYAN PATH larde ses titres d'arrangements pertinents : chœurs majestueux, harmonies vocales, orchestrations "bombastiques"... Les procédés sont tout à fait éprouvés mais, fuyant tout mauvais goût, le groupe les dose avec à propos et efficacité.
Quant à l'interprétation, outre que chaque membre apparaît en pleine maîtrise de son instrument, il faut louer le fait que la section rythmique ne se contente pas de "bourriner", la double grosse caisse étant certes souvent employée mais jamais de manière systématique. Dans un même ordre d'idées, les guitaristes se montrent tranchants dans leurs riffs, sans pour autant arborer une approche ridiculement musculeuse. Enfin, le chanteur Nicholas LEPTOS privilégie un registre moyen expressif, parfaitement modulé et capable de pointer vers des aigus contrôlés ; surtout, il semble vivre ses textes, sans verser dans le trop plein de pathos. Pas étonnant que notre homme ait été recruté au micro par le légendaire groupe américain WARLORD !

Le tout étant fort bien mis en son par une production vivace et par un mixage à la fois dynamique et limpide, je ne vois absolument pas ce quoi déconseiller The Marble Gates To Apeiron, bien au contraire !

Vidéo de A Silent Masquerade cliquez ici
Alain
Date de publication : jeudi 24 décembre 2020