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01/01/2021
Big city
ELEKTRADRIVE
 
ELEKTRADRIVE est un groupe en perpétuelle évolution. Après un premier album de power mélodique très imaginatif, et un second album du meilleur AOR qui soit, le groupe avait placé la barre très haut. Leur troisième œuvre se teinte cette fois-ci d’accents funky avec des claviers qui savent se faire cuivres et une basse qui claque. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Big City n’est pas un album de funk rock. Ce n’est pas une constante, ce n’est pas sur tous les morceaux, mais c’est pour moi un trait marquant dans l’évolution du groupe, à l’image de ce Latin Lover dont j'aurais volontiers confié l’interprétation à James BROWN. C’est aussi ce qui fait que j’accroche moins que sur les précédents opus – une question de goût, bien sûr.

Les compositions sont peut-être moins complexes ou tout du moins, plus directes. Je vous rassure, les atouts du groupe sont toujours au rendez-vous, à savoir les solos experts et bien vus par le virtuose Simone FALOVO sur presque tous les titres, la voix magique d’Elio MAUGERI, et un sens de la mélodie qui fait dresser les poils.

D’entrée de jeu, Rockin On The Bad Side démarre fort et sait être jouissif pour qui aime les claviers cuivrés, ce qui n’est pas tellement mon cas. Heureusement, le titre Big City me redonne la frite grâce à sa rythmique acérée et à la virtuosité d’exécution, un morceau où je commence à taper du pied de manière incontrôlable.
D’autres pièces arrivent dont certaines que je trouve particulièrement savoureuses : Fast As An Arrow avec son terrible riff d’ouverture, ses chœurs qui sonnent comme ceux de DEMON époque Space Monkey et comme toujours, un solo exceptionnel.
Et Lucille… Whaouh ! L’intro en arpèges de synthé à laquelle viennent se superposer des power chords bien graisseux et la voix d’Elio, quelle magistrale ouverture du champ sonore !
Impossible de passer à côté de Hitman Boogie, un très sympathique morceau qui nous renvoie allègrement vers certains standards de VAN HALEN. Il est agrémenté d’un solo de basse aussi classieux que du Billy SHEEHAN pur jus, lequel est suivi d’une imparable réplique de la guitare, et se conclut par une pièce jazzy clavier/batterie. Ce morceau est une démonstration – s’il en fallait une – de la maestria des musiciens du groupe et de leur espièglerie dans la composition.

Hélas, pour la première fois avec ELEKTRADRIVE, à l’écoute de Hear It On The Radio, j’ai la sombre impression qu’ils jouent le remplissage. Ce n’est pas que le morceau soit mauvais, loin de là, mais je ne parviens pas à lui trouver de caractère. Il roule, coule, roucoule et s’oublie.
Même topo avec Still Remember, une ballade soft rock très classique (trop classique ?) qui commence au piano puis s’intensifie avec l’entrée de la rythmique avant de dérouler une mélodie un peu trop sirupeuse à mon goût.

En 2012 est sortie une Réédition XX Anniversary à laquelle sont ajoutés deux bonus qui apportent finalement assez peu à l’œuvre, notamment Fly High (Hero), titre contre lequel mon oreille a butté en raison de la différence de qualité du son.

Ce Big City est, selon ma modeste opinion, le moins bon des 4 albums d’ELEKTRADRIVE, peut-être parce que certaines sonorités (claviers) sont trop datées et que quelques compos sont légèrement en-dessous de ce à quoi nous a habitué le groupe. Big City reste cependant un bon album et il serait regrettable qu’en tant que futurs fans du groupe vous ayez un trou dans votre intégrale.

Hitman Boogie : cliquez ici
Pumpkin-T
Date de publication : vendredi 1 janvier 2021